[Paris] deux jours de découvertes parisiennes – partie 2

Après une première journée parisienne bien remplie, suivie d’une journée à Versailles (sur laquelle je reviendrai plus tard), nous avons continué nos balades et découvertes dans la capitale avec Melle 3e. Bien que n’ayant pas mis de réveil à sonner, nous nous sommes réveillées assez tôt. Nous avons donc rendu la chambre d’hôtel tout en laissant nos valises à la bagagerie de celui-ci afin d’être totalement libres dans nos déplacements du jour. Et nous sommes parties en direction de la place de la Bastille pour trouver un café où prendre un petit déjeuner (un de mes plaisirs parisiens est de prendre un café avec une tartine dans un café !).

Au bord de la place de la Bastille, le port de l’Arsenal et ses bateaux à l’amarrage

Bastille et le Marais

Nous avons ensuite jeté un œil au port de l’Arsenal, un endroit assez peu connu des touristes et que j’aime bien. Au pied de la colonne de Juillet, le bassin de l’Arsenal fait la jonction entre la Seine et le canal Saint Martin. Ancien port de marchandises, c’est maintenant un port de plaisance. Puis, nous avons traversé la place de la Bastille en direction du Marais. Je souhaitais en effet montrer à Melle 3e la place des Vosges, qui est pour moi la plus belle place de Paris (elle est d’ailleurs la place la plus ancienne de la ville). Comme il était encore tôt, les commerces n’étaient pas ouverts et nous avons pu profiter du calme dans le square central. Nous avons ensuite fait un tour dans les rues adjacentes, admirant quelques jolies façades au passage.

Dans le square de la place des Vosges, tôt le matin
Sous les arcades de la place des Vosges
Unité architecturale de la place des Vosges

Nous avons ensuite pris la direction de l’Hôtel de Ville avant de traverser la Seine pour rejoindre l’Île de la Cité. Après avoir jeté un œil à Notre Dame (en travaux suite à l’incendie d’avril 2019), nous nous sommes retrouvées face au Palais de Justice où nous avons décidé de visiter la Conciergerie et la Sainte Chapelle.

La Seine et l’Île de la Cité

La Conciergerie et la Sainte Chapelle

La Conciergerie et la Sainte Chapelle sont toutes les deux situées au cœur du Palais de Justice. En arrivant, lorsque nous avons vu la file d’attente pour la Sainte Chapelle, nous avons initialement renoncé à la visiter, nous reportant sur la Conciergerie (où il n’y avait absolument aucune attente par contre, peut-être parce qu’il y avait un périmètre de sécurité et qu’il fallait passer par un point de filtrage tenu par des CRS… ). J’avais déjà visité la Conciergerie il y a une vingtaine d’années et j’en gardais un souvenir assez mitigé : les lieux étaient intéressants mais peu mis en valeur et il y faisait sombre et humide.

L’expérience cette fois a été toute différente. L’éclairage a été revu, et le palais gothique est vraiment mis en valeur. Les salles liées à l’utilisation des lieux comme prison, en particulier lors de la Révolution Française, ont été repensées de façon instructive. Nous avons trouvé particulièrement intéressantes une salle dont les murs ont été recouverts par les noms de toutes les personnes jugées par le tribunal d’exception durant la Terreur qui met en exergue d’une part leur origine sociale (noblesse, clergé, tiers-état) et d’autre part s’ils ont été ou non condamnés à mort (et la plupart n’ont pas été condamné à mort, ce qui va à l’encontre de ce qui pouvait ressortir comme impression de mes cours d’histoire lorsque j’étais à l’école). Une table de médiation numérique permet en outre d’obtenir une biographie et les éléments de la condamnation de chacun de ces prisonniers. Par ailleurs, dans la cour, une exposition sur les femmes dans la Révolution retrace au travers du portrait de quelques-unes d’entre elles (dont Charlotte Corday, Olympe de Gouges ou encore Lucile Desmoulins), les façons dont elles se sont impliquées et les multiples facettes des valeurs qu’elles ont défendues.

Nous avons aussi beaucoup apprécié l’histopad prêté pour la visite. Ce dispositif de médiation numérique permet de visualiser les salles telles qu’elles étaient à différentes époques de l’histoire en mode « réalité virtuelle », mais aussi de se déplacer dans des salles inaccessibles ou aujourd’hui disparues. La cinématique, proche de celle d’un jeu vidéo, est très attractive et ludique. Enfin, une installation temporaire d’art contemporain était présentée dans la grande salle. Entre les piliers et sous les voûtes gothiques, des sculptures de sable ont été créées. Leur couleur se confond avec celle de la pierre. Leur réalisme est bluffant. Piliers effondrés, couettes et matelas, chiens de garde sommeillant nous plongent dans ce Sleeping Chapter du tryptique Outremonde de Théo Mercier. Nous sommes restées un long moment à admirer l’ensemble, aux frontières entre rêves et réalité.

Outremonde – Sleeping Chapter par Théo Mercier à la Conciergerie
Outremonde – Sleeping Chapter par Théo Mercier à la Conciergerie
Outremonde – Sleeping Chapter par Théo Mercier à la Conciergerie

Comme nous avions pris un billet jumelé Conciergerie/Sainte Chapelle, nous avons tout de même fait la queue pour visiter ce joyau de l’architecture gothique flamboyante. Si la Sainte Chapelle de Paris fait certainement partie de ces monuments à voir, je crois que son côté très instagramable et sa popularité sur les réseaux sociaux en font un lieu très prisé des touristes. Ainsi que ce soit avec un billet « prioritaire » ou en ayant réservé un créneau horaire, il est difficile d’attendre moins d’une heure pour y accéder (et je n’ose pas imaginer le temps d’attente si on n’a pas de billet). Si on fait un ratio temps d’attente/temps de visite, celui-ci n’est clairement pas favorable ! Pendant que nous attendions, je me faisais la réflexion que si les réseaux sociaux conduisaient à des surfréquentations de lieux naturels, c’est aussi le cas pour les monuments. Et si la Sainte Chapelle est magnifique, nous avons pour notre part trouvé nettement plus riche, instructive et intéressante la visite de la Conciergerie voisine (mais qui n’étant pas aussi visuellement impactante trouve un écho moins puissant sur les réseaux sociaux).

Dans la chapelle basse de la Sainte Chapelle de Paris
L’effet « waouh » en entrant dans la chapelle haute (et qui justifie sa popularité sur Instagram !)
Plus de 1000 vitraux composent le décor de la chapelle haute
Un joyau de l’architecture gothique..

Après ces visites, la matinée était terminée. Il était temps de traverser la Seine pour rejoindre le Quartier Latin afin de trouver un petit restaurant pour déjeuner…

Avant de quitter l’Île de la Cité, nous sommes passées par la place Dauphine, au charme très « parisien »

Le musée Rodin

Notre destination suivante était le musée Rodin, dans le 7e arrondissement, à proximité des Invalides. Nous avons donc pris le métro pour quelques stations. Là encore, il s’agit d’un musée que j’avais visité il y a une vingtaine d’années. J’en gardais un joli souvenir et celui-ci n’a pas été démenti. Situé dans l’hôtel de Biron, le musée Rodin fait suite au legs par l’artiste de l’ensemble de ses œuvres et biens à l’état en 1916 (sous réserve de pouvoir y résider jusqu’à la fin de sa vie, et que l’Hôtel de Biron soit transformé en un musée lui étant consacré). Le legs contenait également les droits d’auteur et le musée est toujours le dépositaire du droit moral de l’artiste. Lors de notre visite, une exposition temporaire présentait la passion de Rodin pour les antiquités égyptiennes et les liens de celles-ci avec ses propres œuvres.

Mais la richesse du musée Rodin, c’est l’exposition de nombreux bronzes, marbres et plâtres représentant l’ensemble de l’œuvre du sculpteur et permettant de comprendre son processus de création. Je reste chaque fois impressionnée par la puissance qui ressort de ses sculptures, ainsi que par le détail de celles-ci. Le musée permet également de découvrir quelques tableaux ou sculptures d’autres artistes ayant appartenu à Rodin. Une salle est ainsi consacrée au travail de Camille Claudel, élève et maîtresse de Rodin. Elle a pourtant su faire naître son propre style, tout en finesse et délicatesse, flirtant sur le fil des fragilités humaines. Après les salles du musée, nous avons bravé une averse (dont nous nous sommes abritées sous les branches d’un marronnier centenaire) pour découvrir les sculptures monumentales installées dans le jardin.

L’Hôtel de Biron, côté jardin
L’Âge d’Airain – bronze d’Auguste Rodin – 1877
Le Baiser – marbre d’Auguste Rodin – 1882
Le Penseur – bronze d’Auguste Rodin – 1880 (taille originale de 70 cm, la version monumentale sera pensée en 1903)
La Valse – bronze de Camille Claudel – 1893

Le musée de Cluny

En sortant du musée Rodin, et comme il était l’heure du goûter, nous sommes retournées dans le Quartier Latin où nous avions repéré un café Pierre Hermé. Nous avions en effet envie de déguster une bonne pâtisserie et nous n’avons pas été déçues ! Après cela, la météo était toujours incertaine et il nous restait encore quelques heures avant de prendre le TGV du retour. Aussi, nous avons décidé de visiter un dernier musée. Notre choix s’est porté sur le Musée de Cluny, musée national du Moyen-Âge, car il était tout près de là où nous étions.

Installé dans un ancien hôtel particulier de la fin de Moyen-Âge et sur les anciens thermes de Lutèce, le musée de Cluny a été repensé en 2018. Il héberge de riches collections d’art couvrant toute la période du Moyen-Âge en Europe. Je ne sais pas dire si c’est parce que nous étions un peu fatiguées (j’avoue que j’ai profité plusieurs fois des bancs dans le musée car mes jambes commençaient à en avoir marre de me porter après 3 jours à plus de 15 km dont une partie en « piétinant »…) ou si parce que les explications des panneaux et cartels étaient insuffisantes, mais nous n’avons pas compris la muséographie qui ne nous a semblé ni vraiment chronologique ni vraiment thématique. Nous avons donc eu un problème de lisibilité de la collection présentée. Malgré tout, nous avons pu admirer des œuvres très intéressantes, dont les fameuses tapisseries de la Dame à la Licorne.

Dans la cour de l’hôtel médiéval de Cluny
Joyau de l’hôtel de Cluny, la chapelle de style gothique flamboyant dont la voûte repose sur un unique pilier central
Têtes de chapiteaux médiévaux
Vierge à l’enfant – la douceur des expressions des sculptures médiévales a quelque chose d’émouvant
Sainte Barbe
A mon seul désir – l’une des 6 tapisseries de la Dame à la Licorne


Notre séjour parisien se termine. Il nous faut retourner chercher nos valises puis prendre le train pour rentrer. Nous avons noté encore beaucoup de lieux où nous aimerions aller, et nous prévoyons déjà un futur séjour parisien…

Quais de l’Île de la Cité

Informations pratiques :

  • Conciergerie, 2 boulevard du Palais, Paris 1er (dans l’enceinte du Palais de Justice, présence possible d’un périmètre de sécurité) – payant (gratuit pour les moins de 18 ans et les moins de 26 ans issus de l’UE) – possibilité de billet jumelé avec la Sainte Chapelle
  • Sainte Chapelle, 8 boulevard du Palais, Paris 1er (dans l’enceinte du Palais de Justice, présence possible d’un périmètre de sécurité) – payant (gratuit pour les moins de 18 ans et les moins de 26 ans issus de l’UE) – possibilité de billet jumelé avec la Conciergerie
  • Musée Rodin, 77 rue de Varenne, Paris 7e – payant (gratuit pour les moins de 18 ans et les moins de 26 ans issus de l’UE)
  • Musée de Cluny, 28 rue du Sommerard, Paris 5e – payant (gratuit pour les moins de 18 ans et les moins de 26 ans issus de l’UE, tarif réduit pour les personnes accompagnant un mineur)

[Paris] deux jours de découvertes parisiennes – partie 1

Cela faisait plusieurs années que j’avais un projet de city-trip parisien en famille, histoire de permettre aux enfants de (re)découvrir la capitale (j’ai vécu une quinzaine d’années en région parisienne, dont 2 en petite couronne et le reste à côté de Versailles, aussi j’ai déjà eu l’occasion de pas mal parcourir Paris et ses environs. Par contre, les enfants étaient jeunes lorsque nous avons déménagé dans la Drôme. Ainsi Melle 3e n’avait que 5 ans, et donc peu de souvenirs de nos balades parisiennes). J’avais initialement prévu de le conjuguer avec notre séjour à Disneyland Paris. Mais quelques confinements et contingences familiales m’avaient contraint de le reporter à une date indéfinie. Durant les dernières vacances de Toussaint, j’ai enfin pu concrétiser cette escapade urbaine à la découverte de musées et autres jolis lieux de la capitale. J’étais accompagnée uniquement de Melle 3e, les garçons ayant dorénavant chacun leur vie qui ne s’accommode pas nécessairement des congés scolaires. Nous sommes donc parties trois jours en tout, au cours desquels nous avons visité Paris pendant deux jours et consacré le 3e jour à Versailles (je vous en reparle bientôt !). Et comme nous avons vraiment bien rentabilisé notre temps sur place, je vais découper nos découvertes parisiennes en deux parties, et vous entrainer à notre suite selon la vraie chronologie de ces deux jours…

Place de la Concorde

Les Tuileries et le Musée de l’Orangerie

Nous avons pris le TGV très tôt à Valence un mercredi matin, pour arriver 2h10 plus tard à la gare de Lyon. Après avoir déposé nos bagages à l’hôtel situé à proximité de la gare (le choix du quartier de l’hôtel a été fait en pensant justement au fait de pouvoir y laisser nos valises en arrivant et les récupérer juste avant de repartir le dernier jour), nous avons filé vers le métro pour notre première visite. Nous avons commencé par traverser le jardin des Tuileries et profiter d’apercevoir la pyramide du Louvre (nous ne pourrons pas nous en approcher au cours de la journée qui est celle de l’hommage national à Pierre Soulages, et donc l’accès est restreint aux visiteurs munis de billets pour le musée… que nous n’avons pas prévu d’aller voir). L’ambiance dans le jardin est automnale, et très agréable à cette heure matinale.

Depuis les Tuileries, vue sur le Louvre
Ambiance automnale dans les allées des Tuileries

Après un petit coup d’œil à la place de la Concorde d’où nous apercevons la Tour Eiffel, nous nous dirigeons vers le Musée de l’Orangerie. Nous comptons en effet profiter du fait qu’il soit ouvert plus tôt que les autres musées pour éviter qu’il n’y ait trop de monde à l’intérieur (il est alors à peine plus de 9.30). Nous choisissons de commencer la visite par l’exposition temporaire. Elle est consacrée à Sam Szafran, artiste que je découvre par la même occasion. Ateliers, escaliers et feuillages sont les thèmes récurrents des représentations de l’artiste, essentiellement au pastel, un peu à l’aquarelle. Les images d’abord hyper réalistes, déconstruisent peu à peu la perspective dans une vision quasi-obsessionnelle.

Puis, nous abordons les collections permanentes par la collection Jean Walter-Paul Guillaume qui nous plonge dans l’histoire de l’art de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle : Renoir, Cézanne, Gauguin, Sisley, Utrillo, Soutine, Marie Laurencin, Derain, Picasso, Matisse, le Douanier Rousseau, Modigliani sont ainsi représentés, parfois avec plusieurs dizaines de tableaux, dont certains très connus (je pense par exemple aux Jeunes filles au piano de Renoir). Enfin, nous gagnons les salles des Nymphéas, pensées par Monet lui-même quand il a fait don de ses toiles à la fin de la 1ère guerre mondiale. Je pourrais dire que cela m’a laissée sans voix, mais ce serait mentir car en entrant dans la première salle, je n’ai pas pu m’empêcher de lâcher un « waouh » ! Si j’avais peur d’être déçue par cette rencontre avec une œuvre majeure dont j’avais souvent vu des reproductions, cela n’a pas été du tout le cas. Composée de deux fois quatre toiles immenses, l’installation nous plonge littéralement au milieu des tableaux. C’est beau, c’est impressionnant, c’est magique….

Impossible de rendre en photo l’immensité de l’œuvre présentée.. Les Nymphéas sont définitivement une œuvre à aller contempler in situ !

L’Hôtel de la Marine

En sortant du Musée de l’Orangerie, nous prenons la direction de l’ Hôtel de la Marine, sur la place de la Concorde. Comme nous n’avions pas pré-établi notre programme, nous n’avions pas réservé (ce qu’il est conseillé de faire) mais nous avons eu la chance d’obtenir un billet pour un créneau de visite 30 minutes plus tard nous permettant de visiter les appartements de l’intendant ainsi que les salons et la loggia. Après avoir pris un café à côté de la place de la Madeleine voisine, nous sommes revenues dans le bâtiment qui a abrité le Garde Meuble de la Couronne au XVIIIe siècle puis l’état-major de la Marine jusqu’en 2015. Suite au départ de la Marine, le Centre des Monuments Nationaux entreprend une restauration de grande ampleur avant d’ouvrir les lieux à la visite l’an dernier.

La façade de l’Hôtel de la Marine, sur la place de la Concorde, avec le bâtiment symétrique abritant l’hôtel de Crillon et l’Automobile Club de France, est l’œuvre de l’architecte Ange-Jacques Gabriel, sous Louis XV.

Audio-guidée, la visite se veut ludique, plongeant le visiteur dans les siècles passés au fil des pièces traversées. La muséographie donne l’impression de lieux dans lesquels on pourrait croiser les personnages évoqués vaquant à leurs tâches quotidiennes. C’est un véritable voyage dans le temps à laquelle nous invitent la déambulation dans les appartements de l’intendant, puis la traversée de la salle à manger et des salons d’apparat. Puis, nous accédons à la loggia pour une des plus belles vues sur la place de la Concorde, rythmée par la colonnade monumentale. Avec le ciel bleu, c’est vraiment somptueux !

La première antichambre de l’intendant
Cabinet de travail de l’intendant
Passion passementerie
Dans la salle à manger
Le salon de réception est orné des portraits des grands navigateurs français
Passion passementerie (bis)
Sur la loggia….
Quitter le bâtiment en empruntant la galerie dorée qui longe le salon de réception

Autour du Palais Royal

Pour le déjeuner, nous nous rendons rue Sainte Anne car nous souhaitons manger japonais. Je connais plutôt bien ce quartier car j’y ai eu mon bureau parisien pendant 8 ans. Nous choisissons un petit restaurant servant des ramen où j’ai déjà eu l’occasion d’aller. Une fois rassasiées, nous profitons d’être dans le quartier pour aller jeter un œil aux salles de lecture de la BNF Richelieu qui ont rouvert cette année, en passant par le petit square au pied de mon ancien bureau. Nous commençons par aller voir la salle Labrouste, véritable chef d’œuvre architectural construit dans les années 1860. La structure se compose de 9 coupoles portées par de fins arcs métalliques ajourés posés sur des colonnettes de fonte. Les tables de lecture sont pourvues de lampes en opaline. L’ensemble est aérien, élégant. Puis nous nous rendons dans la salle Ovale, construite au début du XXe siècle, éclairée par une impressionnante verrière zénithale et 16 oculi répartis tout autour.

La fontaine des quatre fleuves entre la rue Lulli et la rue Richelieu
La salle Labrouste
La salle ovale

De là, nous gagnons le Palais Royal voisin. Outre la découverte du jardin, nous souhaitons passer à la billetterie du théâtre du Palais Royal afin de réserver des places pour la pièce qui se joue le soir-même : La Machine de Turing, que nous avions voulu voir lors de son passage à Romans mais qui était déjà complet quand j’avais appelé. Cette fois sera la bonne : nos deux places sont réservées . Nous repartons en traversant le jardin, en direction des colonnes de Buren et des fontaines mobiles de Paul Bury. Nous faisons bien entendu un petit arrêt ludique autour de ces deux œuvres contemporaines, entre selfies et escalade…

Jouer avec les reflets dans les fontaines mobiles de Paul Bury au Palais Royal

Le Petit Palais

De là, nous avons pris le métro pour quelques stations, direction les Champs Elysées pour visiter le Petit Palais. Edifié comme ses voisins le Grand Palais et le Pont Alexandre III pour l’exposition universelle de 1900, le Petit Palais a ensuite été transformé en musée pour accueillir les collections d’art de la ville de Paris. Il n’a depuis pas changé d’usage, se parant au début du XXe siècle de fresques et décors à la gloire de la ville. Depuis plus de 100 ans, les collections du musée se sont vues augmentées de nombreuses donations, en particulier d’artistes, de collectionneurs et de marchands d’art. Le Petit Palais présente aujourd’hui des œuvres majeures couvrant toute l’histoire de l’art depuis l’Antiquité. Parmi les noms que l’on croise, j’ai noté Géricault, Sisley, Rembrandt, Courbet, Manet, Delacroix, Monet (dont le célèbre « Impression Soleil Couchant » est accroché ici), Maurice Denis, Gauguin, Cézanne, … C’était le bâtiment qui avait guidé nos pas vers ce musée, mais le contenu vaut largement de s’y intéresser. Après les œuvres, nous profiterons d’une autre pépite du Petit Palais : son jardin, où nous prendrons un thé au milieu d’une végétation exubérante.

Le bâtiment a été construit pour abriter une exposition d’arts décoratifs dans le cadre de l’exposition universelle de 1900
La galerie des sculptures rend hommage à l’art du XIXe siècle
Mosaïques au sol et ferronneries aériennes des rambardes des escaliers
Peinture et sculpture dialoguent dans les allées.
Élégants escaliers
Dans le jardin, les herbes de la pampa foisonnent


L’après-midi est déjà presque terminée. Nous retournons à l’hôtel afin de prendre possession de notre chambre et de nous reposer un peu avant de ressortir pour assister au spectacle.

L’hôtel était situé à deux pas de la Rue Crémieux, qui semble nettement moins populaire sur les réseaux sociaux qu’il y a 4 ou 5 ans

D’autres journées bien remplies nous attendent encore :

  • Une journée à Versailles (à venir)
  • Une seconde journée parisienne (à venir)

Informations pratiques :

  • Musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries, Paris 1er – payant (gratuit pour les moins de 18 ans et les moins de 26 ans issus de l’UE, tarif réduit pour les personnes accompagnant un mineur)
  • Hôtel de la Marine, place de la Concorde, Paris 1er – payant (gratuit pour les moins de 18 ans et les moins de 26 ans issus de l’UE) – la réservation d’un créneau horaire est obligatoire
  • BNF Richelieu, rue de Richelieu, Paris 2e – gratuit. A noter : La salle Labrouste abrite une bibliothèque de recherche à l’accès restreint. Il est toutefois possible de demander à accéder à l’entrée de la salle afin de l’admirer. La salle ovale est une salle de lecture publique ouverte à tous.
  • Petit Palais, Avenue Winston Churchill, Paris 8e – gratuit pour les collections permanentes
  • Théâtre du Palais Royal, rue de Montpensier, Paris 1er – Certains jours de la semaine, 1 heure avant le lever de rideau, les places restantes sont à 10 € pour les moins de 26 ans.

[Bretagne x Normandie] Cancale & Granville, extrémités de la Baie du Mont Saint Michel

Cancale et Granville sont situées chacune à une extrémité de la Baie du Mont Saint Michel et ce sont leurs pointes rocheuses qui marquent les limites de celle-ci : la pointe du Grouin côté Bretagne et la pointe du Roc côté Normandie. Les deux villes font partie de nos destinations de balades lors de nos vacances bretonnes, et nous avons un peu nos habitudes des deux côtés de la Baie !


Cancale, la bretonne

Une de nos sorties favorites à Cancale consiste à descendre nous promener sur la grève lorsque la marée le permet (sinon, nous empruntons le sentier des douaniers). Le jour où nous y sommes allées avec Melle 3e, la grève était largement accessible. Aussi, après avoir stationné la voiture, nous sommes parties directement vers un petit chemin nous permettant de descendre jusqu’à la mer. De là, nous avons pris le temps de flâner, d’escalader les rochers, d’admirer les points de vue, d’observer les oiseaux marins… Je crois que c’est finalement tout l’intérêt de cette promenade que nous avons fait tant de fois depuis « toujours » : prendre son temps, ne pas être dans une recherche de découverte… Et s’apercevoir que c’est cependant chaque fois différent, chaque fois superbe !

Après cela, notre routine nous emmène en général faire quelques achats sur le port de la Houle. Cette fois, nous reviendrons avec un ciré pour moi (le mien commençait à dater un peu trop et à être abîmé) et des conserves de poissons (nous faisons ainsi le plein une à deux fois par an). Bien entendu, avant de repartir, nous n’avons pas manqué d’aller prendre une crêpe pour le goûter !

Je suis toujours émerveillée par la couleur de l’eau…
Bleu sur bleu
En descendant vers la grève, jeter un œil à la piscine de mer
Crapahuter dans les rochers…
Comment se lasser d’un tel paysage…

Cancale – Ille-et-Vilaine – août 2022


Granville, la normande

A Granville, nos sorties débutent en général par la pointe du Roc, d’où nous rejoignons la Haute Ville. Nous descendons ensuite en direction du Plat Gousset et du centre-ville.

Si cette fois, nous avons bien commencé notre promenade dans la Haute Ville, passant devant une jolie fresque au pied de l’église Notre Dame du Cap Lihou, nous n’avons pas filé vers le bord de la plage. En effet, en arrivant devant le Musée d’Art Moderne Richard Anacréon, nous avons été intrigués par l’affiche annonçant Bestiaires, l’exposition en cours des sculptures du couple François-Xavier et Claude Lalanne. Nous avions déjà vu il y a quelques années une exposition dans ce petit musée et l’avions appréciée. Aussi, nous nous sommes laissés tenter.

Je n’ai pas regretté le choix de re-visiter ce musée. En effet, malgré sa petite surface, il présente un riche choix d’œuvres, essentiellement du début du XXe siècle. Richard Anacréon, né à Granville, était un libraire et collectionneur important de la première moitié du XXe siècle. Il avait fait don à sa ville natale de 280 œuvres issues de ses collections, ainsi que de 550 livres en édition originale et une partie de sa correspondance avec les principaux auteurs de cette période, dont Colette avec qui il avait noué une amitié très forte. Cette collection est complétée par des prêts de grands musées nationaux.

Quant à l’exposition sur les œuvres du couple Lalanne, je m’aperçois que certaines me sont déjà familières, comme L’Homme à la tête de chou, utilisée par Serge Gainsbourg en illustration de son album éponyme, ou encore les bancs feuilles de la boutique parisienne de Christian Dior (un granvillais lui aussi). Je découvre tout un travail autour des représentations animalières, dont un amusant bestiaire illustré. J’apprécie en particulier les sculptures aux courbes douces, qui font un peu penser également au travail du sculpteur Pompon.

Après cette visite, nous poursuivons notre après-midi par quelques achats en ville : vaisselle anglaise, thé, livres… avant de prendre la route du retour chez mes parents.

Bleu sur bleu (bis)
Notre Dame du Cap Lihou
Tableau d’André Lhôte, le peintre surréaliste qui avait eu un coup de cœur pour Mirmande
Courbes douces… (sculpture de F.X. et C. Lalanne)
Jouer avec les ombres (sculpture de F.X. et C. Lalanne)
Le perroquet sur sa branche – F.X. et C. Lalanne
Singe pensif (sculpture de F.X. et C. Lalanne)
Par un bel après-midi d’été…

Granville – Manche – août 2022

[petits moments] février 2022 en vrac

Ce mois de février a été marqué par quelques jours d’isolement familial pour cause de covid, et une dizaine de jours d’immobilisation de ma main droite pour cause de tendinite sur la liaison pouce/poignet… L’avantage, c’est que j’ai eu du temps pour me reposer ! Par contre, j’ai un peu ralenti le rythme par ici.

Mais février a aussi été le mois de mon anniversaire. Et ma mère m’a, cette année encore, fait livrer un superbe bouquet !

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Nous n’avons pas non plus dérogé à la soirée crêpes de la Chandeleur…

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J’ai pu profiter de magnifiques couchers de soleil…

Valence – 06/02/2022

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A l’occasion d’une course à faire à Montélier, j’ai fait un crochet par le Jardin Sémaphore où je n’étais pas allée depuis très longtemps. Il présente surtout l’intérêt d’être un bel espace de jeux pour les enfants, avec un petit canal au milieu et deux belles sculptures : un chat s’étirant, et deux fillettes se chuchotant des secrets. Toutefois, je préfère largement la poésie du Jardin des Rêves.

Chuchotis – Christian Maas (2000)
Toutes griffes dehors – Christian MAAS (2005)
Chuchotis – Christian Maas (2000)

Jardin Sémaphore – Montélier – Drôme

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J’ai reçu la boite de chocolats que j’avais gagné chez Chocoladdict… et ils sont délicieux !

Petits coeurs litchi et kalamansi de Bertrand Chocolatier (Roanne – Loire)

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Je suis passée à Romans pour quelques courses en centre-ville et j’ai profité d’avoir laissé la voiture le long de l’Isère pour flâner un peu….

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[projet 52-2020] semaine 35 – héros

Cette semaine, dans le projet 52, je vous invite à illustrer la notion de héros. Ce thème, simple en apparence, cache en fait sa complexité dans la définition de héros, et tout ce qu’elle pourrait sous-entendre. Ainsi, on peut s’interroger sur l’universalité du héros (un héros l’est-il pour tout le monde ?), l’atemporalité du héros (un héros l’est-il en tous temps ?), …. Bref, un thème qui sous couvert de simplicité pourrait s’avérer plutôt philosophique !

Après, il y a des héros plus consensuels : ceux des livres, films et autres fictions, voire même les super-héros ! Il est donc possible de se contenter d’une photo d’une de leur représentation (et on évite ainsi la longue discussion philosophique !). Si c’est bien cette direction que je vais prendre, cela sera néanmoins par un chemin détourné !

Je vais d’abord revenir aux sources de l’héroïsme : l’Antiquité grecque ! Le héros est alors soit un demi-dieu comme Heracles ou Achille, soit un homme de grande valeur dont les actes lui valent un statut quasi-divin, tel Ulysse. Un culte héroïque se construit ensuite et ils sont invoqués dans des prières au même titre que les dieux. Leurs actes sont racontés (comme par exemple dans les épopées homériques que sont l’Illiade et l’Odysée) afin d’être transmis.

Lors de la transition greco-romaine, les cultes héroïques héllènes disparaissent tandis que la mythologie romaine fait apparaître de nouveaux héros, essentiellement liés à la fondation de Rome et à ses mythes : voici donc venir Romulus ou encore Enée, dont les actes sont transcrits en épopée dans l’Enéide de Virgile. S’ils ne sont plus des héros au sens divin donné par la Grèce Antique, ils deviennent les précurseurs de nos héros de fictions….

Tout cela pour expliquer mon choix d’une statuette romaine trouvée en Isère pour illustrer le thème du jour…

pour les curieux : cette statuette se trouve au Musée de l’Ancien Evêché de Grenoble

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Pour découvrir les héros des autres participants, il suffit de suivre les liens dans les commentaires….

[Etats-Unis] Minneapolis et ses environs

Préambule : avec le confinement, je suis partie en exploration dans mes archives. Les photos de ce billet ont été faites lors d’un voyage aux Etats-Unis en 2002. J’utilisais alors un appareil argentique. La numérisation des clichés a été faite directement par le laboratoire de développement (c’était pour moi d’une part une sécurité pour le retour : je faisais voyager d’un côté les pellicules et de l’autre les CDs, mais aussi une façon de laisser une copie des photos à ma soeur chez qui j’ai passé ce séjour). J’ai fait le choix de ne pas reprendre les couleurs sur les photos afin de conserver le côté un peu vintage qu’elles ont ainsi.

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Skyline de Minneapolis depuis Stone Arch Bridge

En 2002, je suis allée rendre visite à ma sœur aux États-Unis où elle s’était installée quelques années auparavant. Elle habitait alors Minneapolis, MN… Cela me vaut parfois un regard perplexe quand je dis qu’aux États-Unis, je n’ai séjourné que dans le Minnesota. Visiblement, ce n’est pas l’état qui fait le plus rêver quand on vit de l’autre côté de l’Atlantique… J’avoue cependant que sans cette occasion familiale, le Midwest n’aurait sans doute pas été mon premier choix non plus !

Mes premiers pas sur le sol américain, c’était dans le New Jersey… Faute de vol direct entre Paris et Minneapolis, nous avions une escale à Newark où nous passions le contrôle d’immigration. Si les questions étaient normales, le ton employé par l’agent démontrait une certaine perplexité sur la destination finale du voyage. ce qui donné un dialogue du style :

  • « Is it the first time you come to the US ? »
    • « Yes »
  • « And you’re going to Minneapolis ????? « 
    • « Yes »
  • « But why Minneapolis ? ».. 

Non, vraiment, le Minnesota ne doit pas attirer les foules européennes pour un premier voyage aux États-Unis !

Une fois ces formalités accomplies, j’ai réalisé que ce que je voyais en face de moi n’était pas un poster géant mais bel et bien la skyline de Manhattan ! (on va mettre le temps que j’ai mis à le réaliser sur le compte de la fatigue du vol transatlantique )  L’avion à destination de Minneapolis était loin d’être plein et j’ai pu profiter comme une enfant de la vue par le hublot : la statue de la Liberté et le pont de Brooklyn… comme dans les films !

Arrivés à Minneapolis, il d’abord fallu compenser le décalage horaire ! La première mission du premier matin a donc logiquement été d’aller faire provision de café… Nous étions seuls chez ma sœur qui était partie travailler ; nous avons donc décidé d’aller explorer son quartier. Nous avons marché quelques blocs, traversant des typologies de quartiers assez différentes. En peu de distance, nous avons croisé des quartiers chics avec des villas immenses, mais aussi un bus scolaire abandonné servant de point de rendez-vous aux junkies du secteur sur un parking déserté ! Ce matin-là, tout n’était que surprise : les écureuils gris et peu farouches, les balançoires et les jeux des squares (Mr 1er avait 2 ans, ce point n’était donc pas négligeable), les grillages autour de certains jardins alors que d’autres n’avaient aucune clôture, les pelouses toutes taillées au millimètre, les signalisations routières et en particulier les panneaux snow route, l’épicerie du quartier… oui, vraiment tout ! Je débarquais dans un autre monde !

Les jours suivants, nous vivions à l’américaine avec ma sœur et mon beau-frère. Nous avons fait les courses au supermarché (encore un lieu d’étonnement par rapport aux supermarchés français…), nous sommes allés manger dans les restaurants où ils travaillaient à l’époque, nous avons pris des litres de café au Caribou Coffee. Nous sommes aussi allés nous promener dans les parcs et autour des nombreux lacs de la ville. Nous avons fait du shopping au Mall of America, l’un des plus grands centres commerciaux des États-Unis. Je ne sais pas ce qui m’y a le plus étonnée : le parc d’attraction au cœur du centre commercial (qui était à l’époque dédié à Snoopy, une célébrité locale), l’aquarium dédié aux tortues que l’on pouvait parcourir en restant immobile sur un tapis roulant, la taille démesurée de l’ensemble, la décoration du Rainforest Café, ….

Nous sommes allés en balade sur les rives du Mississippi pour admirer la skyline de Minneapolis depuis Stone Arch Bridge et voir cette écluse faramineuse et son impressionnante prise d’eau au niveau des chutes de Saint Anthony. Nous avons pris un bateau à roues pour une croisière sur le fleuve et passé cette fameuse écluse. Difficile de ne pas se sentir minuscule une fois au niveau inférieur !

Nous sommes allés découvrir le Sculpture Garden avec son emblématique Spoonbrigde and Cherry… où nous avons pu jouer entre les oeuvres d’art contemporain.

Nous avons fait un saut à Saint Paul pour voir le Capitole d’état mais il était trop tard pour y entrer… (nous avons quand même monté les marches pour regarder à travers la porte vitrée !)

Nous avons visité Fort Snelling où par le plus grand des hasards nous sommes arrivés un jour de reconstitutions historiques. Nous avons vu les soldats du début du XIXe siècle manœuvrer fusils et canon. Nous avons eu un échange extrêmement intéressant avec une indienne Dakota sur l’histoire de son peuple et les liens noués avec les trappeurs français qui faisaient commerce de fourrure le long du fleuve.

Nous sommes aussi allés plus au nord, le long du Lac Supérieur, sur le Northshore, à Duluth pour voir ce lac si grand que des cargos y transitent, que les mouettes y vivent et que l’on y constate des marées ! Et de là, nous sommes partis à la découverte du State Park de Gooseberry Falls.

(à suivre…)

Vue sur Downtown Minneapolis depuis les environs de la ville
L’écluse des chutes de Saint Anthony
La prise d’eau pour le remplissage de l’écluse au premier plan et les chutes de Saint Anthony canalisées par un barrage hydro-électrique en arrière-plan
Minnehaha Falls dans Minnehaha Park
Sculpture Garden
La skyline de Minneapolis depuis le fleuve Mississippi
Vue d’ensemble de Fort Snelling
Démonstration de tir avec des fusils du XIXe siècle à Fort Snelling
Le capitole d’état à Saint Paul, MN

Minnesota – Etats-Unis – août 2002

[exposition] Philolaos, dans l’atelier du sculpteur

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L’exposition temporaire de cet hiver au Musée de Valence est consacrée au sculpteur Philolaos. Ce dernier est en effet connu ici pour être le concepteur des deux châteaux d’eaux qui dressent leurs silhouettes courbes et élancées dans le ciel valentinois et dont on célèbrera bientôt les 50 ans.

Philolaos est un sculpteur grec, formé à l’école classique des Beaux-Arts d’Athènes juste après la deuxième guerre mondiale et qui s’est installé à Paris au début des années 1950. Il poursuit alors son apprentissage de la sculpture et s’affranchit progressivement des lignes classiques pour aller vers une abstraction de plus en plus nette.

Au début des années 1960, il rencontre l’architecte André Gomis avec qui il collaborera à de nombreuses reprises, en particulier donc sur les châteaux d’eaux de Valence réalisés dans le cadre de l’aménagement de la ZUP de Fontbarlettes. Il travaille à partir de là avec de nombreux architectes et paysagistes, intégrant ses sculptures monumentales dans les espaces nouvellement créés : villes nouvelles, quartiers à urbanisation massive, ou encore quartiers d’affaires. Il crée ainsi trois oeuvres pour le quartier de la Défense dont la fontaine des Nymphéas et l’Oiseau Mécanique.

L’exposition présentée à Valence s’attache à nous présenter un côté moins monumental et plus intime de l’artiste. Quelques croquis issus de ses années de formation athéniennes donnent à voir la rigueur de l’apprentissage classique. Quelques bustes, plus ou moins abstraits, permettent d’appréhender le travail sur la matière (céramique, plomb, bronze..), et la façon pour Philolaos de l’utiliser, d’en tirer parti.

L’exposition présente aussi de nombreux « bois-reliefs », tableaux en trois dimensions de bois tournés et de bois flottés, réalisés lorsque Philolaos retourne en vacances en Grèce et utile ce dont il dispose sur place pour exprimer sa créativité : le bois déposé par la mer sur plage, les outils de menuiserie et de tournage sur bois de son père…. Ses petits tableaux, tellement éloignés de l’image que l’on peut se faire des oeuvres de Philolaos, ont été un véritable coup de coeur. Qu’ils soient figuratifs ou abstraits, ils dégagent une jolie poésie, une invitation au voyage, à la contemplation, à la méditation.

Puis, il est question de la découverte de l’acier inoxydable : un matériau rigide qui vrille pourtant naturellement, un matériau à dompter, un formidable terrain d’expression pour l’artiste. Il en fera son matériau de prédilection, multipliant les usages, tant en oeuvres monumentales qu’en mobilier et objets pour sa maison.

En effet, Philolaos concevra sa maison, la construira et fabriquera lui-même une grande partie du mobilier et des aménagements de celle-ci. On peut ainsi qualifier la maison de l’artiste d’oeuvre totale où tout devient prétexte à création : les meubles, la vaisselle, les objets…. On découvre ainsi les meubles de la salle à manger, des couverts, des fauteuils, le coffre pour cacher la télévision, des bouteilles, … Leurs lignes sont à la fois d’une sobriété très moderne et d’une esthétique futuriste très marquée dans les années 70.

Enfin, on découvre de nombreuses maquettes pour des réalisations monumentales : les châteaux d’eau de Valence (forcément !), des fontaines, des sculptures pour des parcs, des statues magistrales…. Parfois, plusieurs versions sont présentées, témoins du cheminement de la pensée créative de Philolaos.

Je suis ressortie de l’exposition sous le charme des bois-reliefs et des créations en arts décoratifs, en particulier la vaisselle et les bouteilles en inox. J’ai pu découvrir la facette plus intime de cet artiste dont je connaissais déjà quelques oeuvres monumentales et c’est cette facette qui m’a le plus touchée.

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Oeuvres de Philolaos en béton avec ruban d’acier (au 1er plan) et en acier (au 2nd plan) dans la cour du musée

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Les Jumelles, sculpures en plomb

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Buste en bronze

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Vers l’abstration…

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Les « bois-reliefs »

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Les « bois-reliefs » – détail

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Les « bois-reliefs » – détail

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La découverte de l’inox

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Etude pour un portail pour le Technocentre Renault de Guyancourt (78) / maquettes de statues : Christophe Colomb, Georges Pompidou, Pierre de Coubertin, Antoine de Saint-Exupéry

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La salle à manger, mobilier et vaisselle de la maison de Philolaos

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Etude pour un animal imaginaire en béton et ruban d’acier

Exposition « Philolaos, dans l’atelier du sculpteur » – Musée de Valence – Drôme – février 2020

 

(*) L’exposition se tient au Musée de Valence jusqu’au 8 mars 2020. Il s’agit de la première exposition retraçant l’ensemble de la carrière de Philolaos présentée dans un musée français.

 

[Vaucluse] Vaison, la Médiévale

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Cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth

Après avoir visité Vaison, la Romaine, nous nous sommes dirigés vers le village perché. En effet, la cité médiévale, abritée par ses murailles, domine la vallée de l’Ouvèze.

Après être passés sous le beffroi, nous montons dans les petites rues au charme indéniable et nous traversons les placettes avec leurs fontaines publiques. A cette période de l’année, toutefois, le village est assez désert et quasiment tous les commerces et galeries d’art sont fermées. Le contraste avec la ville moderne en contrebas est saisissant !

C’est sur l’autre rive de l’Ouvèze que nous continuerons notre découverte du Moyen-Âge à Vaison.  En effet, à quelques centaines de mètres des sites antiques, nous nous rendons à la cathédrale Notre Dame de Nazareth. Construite au XIe siècle sur un site paléo-chrétien, elle est transformée au XIIe siècle.

Massive, disposant de peu d’ouvertures, elle est typique de l’art roman provençal. On note également le réemploi massif de blocs d’architecture antiques dans les fondations du chevet.

Mais son véritable intérêt réside dans son cloître. Situé au cœur des anciens bâtiments des chanoines, c’est un véritable havre de paix et de sérénité. Ses galeries sont bordées de colonnes et colonnettes donnant sur un jardin où veille un olivier. Les sculptures de certains chapiteaux sont vraiment délicates. Un dépôt lapidaire a également été aménagé dans le cloître.

Nous resterons un long moment à déambuler autour du cloître, profitant du calme des lieux, bercés par les répétitions d’orgue pour la fête de la Toussaint.

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Fontaine dans la cité médiévale

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Ruelle de la cité médiévale

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Cloître de la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth

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Chapiteaux sculptés dans le cloître de la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth

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Cloître de la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth

Vaison-la-Romaine – Vaucluse – octobre 2019

 

(*) L’accès au cloître est libre durant les heures d’ouverture de la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth

 

[Paris] découvrir les monuments français à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine

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La Cité de l’Architecture et du Patrimoine faisait partie de ces endroits dont j’avais pas mal entendu parler sans avoir l’occasion d’y aller. Profitant d’une soirée à Paris lors d’un déplacement professionnel, je m’y suis rendue un soir de nocturne.

Situé dans le Palais de Chaillot, le bâtiment impression déjà par lui-même : bâtiment Art Déco aux imposantes verrières zénithales héritées du Palais du Trocadéro, la Palais de Chaillot est en effet conçu pour l’exposition universelle de 1937 en reprenant une partie de la structure et des éléments de son prédécesseur qui avait été conçu pour celle de 1867. Par ailleurs, le musée en lui-même a aussi une longue histoire car, les collections de moulages ont commencé dès le XIXe siècle, sous l’impulsion de Viollet-Le-Duc. D’abord musée de sculpture comparée, puis musée des monuments français, il a été intégré à la cité de l’architecture et du patrimoine en 2004. Les galeries des moulages proposent une découverte des monuments majeurs de l’histoire de l’architecture en France à travers des moulages grandeur nature ainsi que quelques maquettes. Difficile de ne pas être impressionné par les portails d’églises richement sculptés, par la richesse des statuaires, par la proximité des éléments habituellement loin de nos yeux….

Je suis ainsi allée de surprise en surprise tout au long de mon parcours des galeries du rez-de-chaussée, éblouie par la finesse des détails, par la richesse des décors.

A l’étage, j’ai découvert avec intérêt la galerie d’architecture contemporaine et ses maquettes et dessins de conception de bâtiments de l’ère industrielle à nos jours. Les grands noms de l’architecture et les projets majeurs défilent : Marcel Breuer et la station de ski de Flaine, Jean Balladur et La Grande Motte, Le Corbusier et la Cité Radieuse de Marseille (dont une unité d’habitation est reproduite à l’échelle 1/1), les Perret et l’église du Raincy, les premières tours de La Défense, …..

J’ai terminé ma visite par la galerie des peintures murales. Je ne savais pas à quoi m’attendre et j’ai vraiment été stupéfaite ! Des chapelles entières sont reproduites en taille réelle avec leurs fresques….. En quelques pas, je suis transportée dans un monde parallèle !

Le retour à la réalité se fait doucement, en regardant la Tour Eiffel scintiller à travers les immenses baies vitrées du Palais de Chaillot… Car l’un des attraits de la cité, c’est aussi cette vue unique sur la grande dame de fer !

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moulage d’un chapiteau roman

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Moulage de la fontaine de Neptune de la place Stanislas de Nancy

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lumière zénithale sur la galerie des moulages

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moulage de la Mise au Tombeau de l’église de Saint Mihiel (Meuse)

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vue sur la Tour Eiffel depuis la galerie d’architecture contemporaine

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Unité d’habitation de la Cité Radieuse de Marseille par Le Corbusier

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reproduction de la crypte de l’église Saint Nicolas de Tavant (Indre-et-Loir)

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Tour Eiffel scintillante depuis la galerie des peintures murales

Cité de l’Architecture et du Patrimoine – Paris – octobre 2019

 

(*) La Cité de l’Architecture et du Patrimoine se trouve dans le Palais de Chaillot et est accessible depuis les stations de métro Iéna ou Trocadéro.
Les conditions de visite sont détaillées sur le site internet de la cité.

[Drôme] début d’automne au Parc Jouvet

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Mi-octobre, début de matinée… J’ai une demie-heure à occuper alors que je suis dans le centre de Valence. Il est trop tôt pour faire les boutiques qui sont encore fermées, mais pas pour un tour dans le Parc Jouvet.

Je traverse donc le Champ de Mars quasi désert. Mon Coeur Valence déploie sa typographie dans le calme du matin. Il est trop tôt pour la plupart des flâneurs, et je ne croise que quelques lycéens passant le temps avant le début des cours, ainsi qu’un ou deux promeneurs de chiens.

Je descends les escaliers vers le parc. Les couleurs d’automne ont commencé à prendre leurs quartiers dans les arbres mais les fleurs font encore un peu de résistance.

J’en profite pour enfin découvrir les sculptures d’art contemporain qui ont été installées dans le parc (mais aussi sur le Champ de Mars et dans d’autres parcs de la ville) depuis le printemps. Sculptez vos balades, ce sont des oeuvres monumentales de quatre artistes déposées ici pour deux ans sous la houlette de leur galeriste.

Autour du bassin les érables du Japon ont pris de jolies teintes mordorées. Je m’attarde un moment pour regarder les canards puis les chèvres et moutons de la ménagerie.

Le temps passe vite, et tandis que je croise un groupe de collégiens en pleine séance de course d’orientation, je m’aperçois qu’il est temps pour moi de repartir.

Je remonte donc vers le haut du parc, puis le Champ de Mars. Je jette un dernier coup d’œil au kiosque Peynet , intemporel.

Je traverse les boulevards avant de filer dans les rues du centre, en direction de mon rendez-vous, après avoir apprécié cette petite parenthèse automnale matinale.

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Parcours Sculptez-vous : Bibal de Jean-Patrice Rozand

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Erable du Japon

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Vue sur le clocher de la cathédrale Saint Apollinaire

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Kiosque Peynet

Champ de Mars & Parc Jouvet – Valence – Drôme – octobre 2019

 

(*) L’accès au parc Jouvet peut se faire par le haut depuis le Champ de Mars (escaliers ou plans inclinés en traversant l’avenue Maurice Faure) ou par le bas (depuis l’avenue de Provence ou depuis l’avenue de la Comète).
Les sculptures monumentales sont exposées jusqu’en mars 2021.