[Drôme] une randonnée familiale au centre de la Pangée

A une époque, j’allais assez souvent me promener du côté du château des Cornillans, qui domine la plaine de Valence, avant de pousser jusqu’au centre de la Pangée. Il y a quelques temps, je me suis aperçue que cela faisait des années que je n’y avais pas mis les pieds. En effet, mes dernières sorties dans le secteur s’étaient plutôt concentrées autour de la cascade du Rif et de la grotte de la Dame. Il y a une quinzaine de jours, avec Melle 3e, nous souhaitions une petite promenade à proximité de la maison, afin de prendre l’air. C’était donc l’occasion de retourner à La Baume Cornillane.

Coup d’œil sur les ruines du village médiéval et du château surplombant la colline

Dans les ruines du château

Depuis le village de La Baume Cornillane, la montée vers le château est facile. Il suffit de prendre le chemin éponyme et très vite, on arrive dans les ruines de l’ancien village médiéval. Celles-ci ont été sécurisées et l’on peut s’amuser à deviner les usages des différents lieux. On retrouve par exemple un four à pain ou une cave. Si le village offre moins de possibilités pour jouer à cache-cache que celui du château de Crussol, il permet quand même aux enfants (et aux autres) de s’imaginer des histoires et d’inventer des jeux.

Dans les ruines du village médiéval

Juste au dessus, les vestiges des fortifications sont dominées par ce qu’il reste du donjon du château des Cornillans. Un plan de situation permet de se rendre compte de la surface initiale de la forteresse dont une partie des murs se devinent encore dans la végétation. Construit au XIIe siècle par la puissante famille des Cornillans, le château-fort sera arasé au XVIIe siècle. Entre temps, Catherine de Cornillan, dernière descendante de la famille, aura choisi de se convertir au protestantisme et à sa suite tout le village (d’ailleurs aujourd’hui encore, le village possède un temple mais pas d’église).

Vestiges éventrés du donjon

Depuis l’esplanade au pied du donjon, on peut admirer toute la plaine de Valence et lorsque la météo le permet, on voit les reliefs de l’Ardèche avec entre autres la fente de la vallée de l’Eyrieux et les différents sommets (que l’on peut repérer grâce à la table d’orientation). Malheureusement, le jour de notre sortie une brume couvrait la vallée du Rhône et ne permettait pas d’explorer tout le paysage de ce côté. Mais il est cependant aisé de comprendre la position stratégique du lieu.

Il est également possible de se faufiler dans les ruines du donjon, dorénavant sécurisées.

Au centre de la Pangée

Prendre de la hauteur

Après avoir exploré le château, nous avons continué notre petite randonnée en prenant la direction des roches de la Pangée. Ces rochers calcaires verticaux se dressent le long de la crête. De loin, depuis la plaine, on pourrait même les confondre avec les ruines du château. Melle 3e n’a pas pu s’empêcher de grimper jusqu’au sommet de certains (vous ai-je déjà dit que, tout comme ses frères, elle ne peut pas résister à l’envie d’escalader tout ce qu’il est possible d’escalader : tronc, rocher, paroi, arbre…. ? ).

Dominer la situation
Face aux ruines du château des Cornillans
Complètement perchée !

Un peu de géologie : c’est quoi la Pangée ?

Les rochers de la Baume Cornillane sont localement connus comme étant le centre de la Pangée, l’ancien continent unique. Il y a environ 300 millions d’années, la terre émergée formait un seul continent en forme de C, entouré de Panthalassa un océan géant et abritant la mer de Téthys. Recouverte de forêts luxuriantes, elle voit le développement de nombreuses espèces animales avant de subir la plus grande extinction de masse de tous les temps. 90% des espèces disparaissent tandis que la Pangée se désertifie. La dérive des continents continue à faire son effet. Et, il y a environ 240 millions d’années, la Pangée se disloque en deux supercontinents : le Gondwana et la Laurasia, formant ce qui deviendra l’océan Atlantique. L’ouverture de cet océan permettra de ramener de l’humidité dans les zones arides et de contribuer au développement de nouvelles espèces animales (dont les dinosaures) et végétales.

La situation particulière de La Baume Cornillane a incité certains chercheurs à y situer le centre de la Pangée, même si cette théorie est sujette à controverse. Quoi qu’il en soit, la géologie des lieux est très intéressante et, comme en d’autres lieux de la région, on peut parfois y croiser des fossiles marins pris dans les roches dures. Ils sont les résidus de la mer qui s’étendait là jusqu’au Miocène, héritière de l’ancienne Téthys… et c’est cela qui semble avoir fait dire que le centre du monde ancien se trouvait là. Même si cela est complètement invérifiable et reste sujet à caution, La Baume Cornillane a repris largement cette situation. C’est aujourd’hui le point de départ de jolies balades et un prétexte pour inciter les promeneurs à venir y faire un tour.

Et le Vercors alors ?

La Baume Cornillane est surtout située sur le piémont occidental du Vercors. Le site du château des Cornillans et des roches de la Pangée est dominé par la montagne de la Raye à l’est. Celle-ci culmine à un peu plus de 1000 mètres d’altitude, contre environ 350 mètres pour les ruines du château. Silhouette emblématique, elle semble à la fois toute proche et inaccessible (pourtant un chemin de randonnée permet de rejoindre son sommet en une boucle d’à peine 15 km). J’avoue que je ne me lasse pas d’admirer sa crête, devenue familière au fil des années.

Silhouettes des piémonts du Vercors occidental

Pour cette fois, nous nous contenterons de l’admirer « de loin », assises dans l’herbe au milieu des ruines du château. Le soleil nous réchauffe, et cette journée d’hiver commence à prendre des allures de printemps. Notre seul regret sera finalement de ne pas avoir pensé à emporter de quoi prendre un goûter !

Face à la Raye

La Baume Cornillane – Drôme – février 2023


(*) Plusieurs parkings sont disponibles dans le village, essentiellement autour de la mairie. Celle-ci se situe pile en face du départ du chemin vers le château.
La balade est largement accessible avec des enfants : la première fois que nous l’avons faite, Melle 3e avait 5 ans et cela ne lui a posé aucune difficulté. C’est, par exemple, également parfaitement adapté pour faire une promenade digestive après un repas de famille.

(**) A propos de l’escalade sur les roches de la Pangée, il semblerait que le site ait autrefois été équipé pour l’escalade avec des relais fixes qui se seraient dégradés au fil du temps (peut-être même qu’ils ont été enlevés depuis). Mais je n’ai pas trouvé d’indications fiables quant à l’autorisation de la pratique sur le site même si j‘y ai déjà croisé des grimpeurs. La falaise a entre autres l’avantage d’être facilement accessible par le haut. Il convient quoi qu’il en soit d’être très prudent dès que l’on envisage de faire de l’escalade en site naturel.

[Centre-Val de Loire] Noël au château d’Azay-le-Rideau

Lorsque nous sommes revenues des festivités de Noël familiales en Bretagne avec Melle 3e, nous sommes passées par la Touraine. Généralement, nous traçons notre chemin sur l’autoroute. Mais après nos visites de l’été dernier aux châteaux de Loches, Chaumont-sur-Loire et Blois, et parce que nous avions évoqué l’éventualité de nous arrêter de nouveau dans la région, en approchant de Tours, j’ai lancé un « et si on visitait un château pour la pause déjeuner ? ». L’idée ayant été immédiatement approuvée, nous avons pris la direction d’Azay-le-Rideau.

Une Renaissance rêvée

Je n’avais visité qu’une seule fois le château d’Azay-le-Rideau, en plein été 2005. J’en gardais un souvenir plutôt mitigé : du monde, un château plutôt vide, et le miroir d’eau quasiment asséché, véritable nurserie à moustiques ! Mais il aurait été dommage de rester sur une mauvaise première impression. Cette fois, le charme des lieux a cette fois opéré dès notre arrivée par l’allée de charmilles. Des petites lumières y avaient été positionnées dans les arbres pour les fêtes, apportant un supplément de magie.

Une fois l’accueil (situé dans les communs) passé, le château apparait majestueux au bout d’une allée bordée d’arbres, de l’autre côté d’un petit pont sur l’Indre. La cour nous offre son décor exceptionnel, entre influences italiennes et flamandes. Construit au début XVIe siècle sous le règne de François Ier sur les bases d’une ancienne forteresse, le château d’Azay-le-Rideau présente une charpente magnifique (que l’on peut admirer car la visite passe pas les combles) et un superbe escalier situé au centre de l’aile principale. Après être passé de main en main, il est acquis par le marquis de Biencourt à la fin du XVIIIe siècle. Tout au long du XIXe siècle, il restera propriété de cette famille qui mènera des travaux de restauration et fera aménager le parc à l’anglaise. Le château deviendra propriété de l’état en 1905, et il sera alors classé Monument Historique. Vide au moment de son rachat par l’état, le château sera partiellement meublé avec des prêts d’autres musées. C’est après les restaurations menées entre 2014 et 2017 que le rez-de-chaussée du château retrouvera un ameublement du XIXe siècle, comme lorsqu’il était habité par la famille de Biencourt, soucieux du confort et amateurs d’art.

Souvent cité comme une des plus belles architectures Renaissance du Val de Loire, le château d’Azay-le-Rideau a pourtant fait l’objet de transformations au XIXe siècle pour accroître sa symétrie, lui donnant son allure actuelle : celle d’un château idéal de la Renaissance.

En arrivant au château
Les façades sur la cour, avec les riches décors de l’escalier d’honneur et des fenêtres
Depuis l’escalier d’honneur, vue sur la perspective d’entrée du château
L’escalier d’honneur s’est paré de ses lumières de fête

Noël au château

Comme nous étions fin décembre, le château d’Azay-le-Rideau avait revêtu ses habits de fête. Pour cette édition de Noël au pays des châteaux, Azay avait pour thème le château des délices. Dans les différentes pièces, Corinne Bernizet (qui se cache derrière Baucis et Philémon) a imaginé des décors somptueux autour des arts de la table en utilisant des matériaux chinés et des images d’un autre temps. Agrémentés de nombreux sapins, les salles du château donnent envie de s’y attarder pour festoyer. J’ai eu un coup de cœur pour le grand salon XIXe siècle où je me serais bien vue m’installer pour une soirée de Noël au coin du feu.

Dans la grande salle, le festin n’attend plus que les convives
Dans l’antichambre
Détails du sapin de l’antichambre
La table est dressée dans la chambre du Roi
Un décor de Noël parfait…

(*) L’édition 2022 de Noël au pays des châteaux s’est terminée le 2 janvier 2023. Il y avait sept grands châteaux participants : Langeais, Amboise, Chinon, Villandry, Chenonceau, Loches et donc Azay-le-Rideau. Et ce que j’ai pu en apercevoir donne très envie de programmer une escapade dans le Val de Loire en décembre prochain si l’évènement est reconduit.

Le château flottant

Parmi les vues iconiques du château d’Azay-le-Rideau, il y a son miroir d’eau sur l’Indre. Comme je l’ai écrit pus haut, lors de ma première visite, celui-ci s’était avéré très décevant car il y avait trop peu d’eau pour que cela soit joli et l’ensemble tenait plus du marécage. Cette fois, c’était complètement différent, même si le miroir était loin d’être parfait (mais il aurait fallu pour cela un beau ciel bleu et des eaux calmes, or comme vous pouvez le constater, ce jour de décembre était plutôt terne et des pluies récentes avaient gonflé les eaux de l’Indre, en augmentant considérablement le débit). Malgré tout, le château se mirait dans la rivière et l’impression qu’il flottait au dessus était vraiment présente. Construit sur une île, les eaux de la rivière viennent en effet lécher ses fondations côté sud et ouest depuis les années 1950 avec la destruction de la terrasse qui le bordait alors et l’élargissement du bras de l’Indre de ce côté.

Vue du château côté ouest, d’un côté l’Indre au bord des fondations, de l’autre la cour d’honneur
Tel un navire posé sur l’Indre
La façade sud se mirant dans l’Indre
la façade Sud

Je ne regrette pas d’avoir choisi de redonner sa chance à Azay-le-Rideau à qui les récents chantiers de restauration et d’ameublement ont redonné beaucoup d’attrait. Cette visite, relativement courte (il faut environ 1h pour faire le tour du château et du parc), aura été une véritable pause sur la route, et je crois que je réitérerait l’expérience. J’ai d’ailleurs déjà noté les châteaux qui n’impliquent pas un gros détour !


Azay-le-Rideau – Indre-et-Loire – décembre 2022


Informations pratiques :
Le château d’Azay-le-Rideau est géré par le Centre des Monuments Historiques. Il est gratuit pour les moins de 18 ans et les moins de 26 ans issus de l’UE. Toutes les informations sur les horaires et les tarifs sont à retrouver sur le site internet du château.

[Yvelines] une journée à la découverte du domaine de Versailles

Entre notre première et notre deuxième journée parisienne, nous avons passé une journée complète à Versailles. Si je connais assez bien le domaine du château de Versailles et la ville car j’ai habité une douzaine d’années à quelques kilomètres, Melle 3e n’en gardait pas vraiment de souvenirs (elle avait 5 ans lorsque nous avons déménagé). Or au printemps dernier, lors d’un voyage pour une compétition sportive scolaire, les profs avaient profité d’une demie-journée sans épreuve pour emmener les élèves découvrir les jardins de Versailles. Elle en était revenue avec l’envie d’en découvrir plus, et surtout de visiter le château.

Vue sur la cour royale à travers la grille…

Pour venir depuis Paris, nous avons pris le RER C à la gare d’Austerlitz (qui était proche de notre hôtel). Arrivées à la gare de Versailles Rive Gauche, qui a été renommée en Versailles Château, nous avons parcouru le chemin jusqu’au château à pied en environ 5 minutes (nous marchons vite, il est généralement indiqué un temps de l’ordre de 10 minutes). Il était encore tôt, et j’avais réservé pour une entrée au château à 10.00. Aussi, nous avons décidé de commencer par un tour dans les jardins.

« A toutes les gloires de la France », frontispice du Musée de l’Histoire de France voulu par Louis Philippe dans les murs du château.

Les jardins du château

Depuis la cour du château, l’entrée des jardins se fait sur la gauche. Nous avons attrapé un café à emporter en passant sous les arcades, puis nous nous sommes dirigées vers le point de vue au dessus de l’Orangerie, en traversant le parterre du Midi et ses bordures fleuries. Là, la perspective avec la pièce d’eau des Suisses (située de l’autre côté de la route, et dont le tour est librement accessible… souvenir de promenades dominicales) m’a toujours beaucoup plu. Les orangers et autres arbres qui prennent place en extérieur l’été étaient en cours de remisage à l’intérieur de l’Orangerie par les jardiniers.

Le parterre du Midi
Le parterre de l’Orangerie et la pièce d’eau des Suisses

Nous avons ensuite continué la promenade dans les bosquets accessibles de ce côté du Grand Canal. En effet, beaucoup de bosquets ne sont accessibles que lors des jours de Grandes Eaux, et par ailleurs, certains étaient en restauration. Cela ne nous a pas empêché de découvrir les bosquets de la Reine et du Roi, le bassin du miroir, le bosquet de la Girandole… Nous profitons des couleurs de l’automne dans les feuillages, et remarquons plusieurs écureuils faisant leurs provisions pour l’hiver.

Au détour d’une allée dans les jardins du château

Arrivées au bassin d’Apollon, à l’extrémité du Grand Canal, nous remontons celui-ci en direction du bassin de Latone. En effet, l’heure tourne et nous devons nous rapprocher de l’entrée du château. (Nous reviendrons un peu plus tard pour l’autre partie des jardins, lorsque nous nous dirigerons vers le domaine de Trianon.) Nous continuons à nous émerveiller de la perspective et de la vue sur la façade (et nous nous disons que cela fera un bel écrin pour les épreuves d’équitation aux Jeux Olympiques de Paris en 2024).

Perspective du Grand Canal, dominée par le bassin de Latone
Le parterre d’eau et la façade du château côté jardins

La visite du château

Je n’avais pas visité le château de Versailles depuis un peu plus de quinze ans, et j’ai été agréablement surprise. Déjà, avec le système de réservation horaire, on n’attend plus devant l’entrée (où autrefois la file pouvait s’étendre sur plusieurs heures). Ainsi, en dix minutes, nous étions entrées et foulions le sol de la cour de marbre. Ensuite, de nouveaux espaces ont été restaurés et ajoutés dans le parcours de visite. Celui-ci se décompose en plusieurs parties : les appartements du Dauphin et de la Dauphine et des filles de Louis XV d’une part et les grands appartements d’autre part, auquel il faut ajouter la visite de l’exposition temporaire qui était consacrée à Louis XV lors de notre passage.

Façade sur la cour de marbre

Nous avons choisi de commencer par les appartements du Dauphin et de la Dauphine et des filles de Louis XV. Ces espaces, récemment restaurés et ouverts à la visite, nous emmène dans les appartements privés des membres de la famille royale. Ils constituent un joli pendant à notre visite la veille de l’Hôtel de la Marine, construit à l’époque de Louis XV pour être le garde-meuble royal. Nous avons la chance de parcourir les différentes pièces sans qu’il y ait trop de monde, et cela rend l’expérience de visite très agréable. De plus, la mise en lumière, imitant un éclairage à la bougie, donne une dimension intimiste aux pièces traversées.

Dans les appartements du Dauphin et de la Dauphine

Après être ressorties dans la cour de marbre, nous prenons la direction des grands appartements. La visite nous conduit à la découvert des appartements du Roi et de la Reine, mais aussi de l’iconique Galerie des Glaces et les salons la desservant. Elle permet également de découvrir la galerie de l’Histoire du Château, la galerie des Batailles, les salles de l’Empire ou encore d’accéder aux espaces abritant l’exposition sur Louis XV.

Sculptures dans la galerie de pierre
Statue de Louis XIV dans le salon de marbre
Galerie des Glaces, côté jardins
Iconique Galerie des Glaces

La foule est plus importante dans ces lieux nettement plus connus. Certains passages, comme l’entrée dans la Galerie des Glaces, forment un goulot d’étranglement. J’avoue avoir moins préféré la visite des grands appartements par rapport à celle des appartements du Dauphin et de la Dauphine. Nous terminons notre visite à l’intérieur du château un peu fatiguées par le monde et le piétinement (ainsi que la distance parcourue !). Il est l’heure de déjeuner et nous avons repéré dans les jardins un snack à proximité du bosquet de la Girandole. Le ciel s’est couvert mais nous espérons pouvoir passer entre les gouttes (spoiler alert : ce ne sera pas le cas ! ).

Le domaine de Trianon

Après un rapide repas, nous avons pris la direction du domaine de Trianon. La pluie était légère et intermittente. Nous avons donc traversé les jardins pour re joindre l’allée de la Reine et l’entrée du domaine de Trianon.

Le château de Grand Trianon

Nous avons commencé par visiter le Grand Trianon. Situé au bout d’un des bras du Petit Canal, il est le plus proche du château. J’ai souvent apprécié le calme et le côté plus informel de Grand Trianon par rapport au faste du château. Nous sommes là dans une maison de campagne, une résidence secondaire et cela se sent.

Salon de Grand Trianon (le mobilier date du 1er Empire)

J’ai aussi beaucoup de souvenirs à Grand Trianon et dans ses jardins. En effet, lorsque nous habitions à proximité de Versailles, le domaine de Trianon était du bon côté pour nous et nous y venions souvent en balade. Nous arrivions par la grille Saint Antoine, laissions la voiture au pied de Grand Trianon, et nous promenions autour (l’accès au domaine de Trianon était alors libre). Ainsi, Grand Trianon est le tout premier château que Mr 1er a visité, et nous avons fait de multiples parties de cache-cache dans les allées des jardins de Grand Trianon. J’espérais donc pouvoir retourner un peu dans les pas de ces souvenirs. Hélas, la météo en a décidé autrement.

Grand Trianon et ses jardins (où l’on retrouve l’attrait de Louis XIV pour le marbre !)

Pendant que nous visitions l’intérieur de Grand Trianon, la pluie s’est mise à tomber assez fortement, venant battre les carreaux et nous incitant à prolonger un peu la visite d’ailleurs. Nous avons même hésité à poursuivre jusqu’à Petit Trianon. Mais je savais que le petit château était proche et qu’il aurait été dommage de ne pas y aller.

Le château de Petit Trianon

Dire que nous nous sommes dépêchées pour rejoindre Petit Trianon est un euphémisme. Et pourtant, nous sommes arrivées dégoulinantes à l’entrée du château. Celui-ci a été édifié sous Louis XV, à la demande de Madame de Pompadour, dans un style « à la grecque » par Jacques-Ange Gabriel (le même architecte que pour l’Hôtel de la Marine). De taille très modeste, on peut visiter l’ensemble des pièces de service au rez-de-chaussée, mais surtout un amusant boudoir dont les fenêtres peuvent être dissimulées par des miroirs escamotables, commandé par Marie -Antoinette.

Le château de Petit Trianon, vu depuis le Temple de l’Amour

Comme nous n’avons pas pris le temps d’admirer les jardins à la française de Petit Trianon, trop occupées à tenter de minimiser notre temps sous la pluie, nous profitons d’être à l’abri pour jeter un coup d’œil en direction du Pavillon Français. Et de nouveau, nous nous posons la question de continuer la visite en direction du Hameau de la Reine, car la pluie n’a pas faibli pendant que nous étions à l’intérieur de Petit Trianon. Nous ferons finalement la même conclusion qu’un peu plus tôt : il serait dommage d’être là et de ne pas aller jusqu’au bout de la visite (et puis, trempées pour trempées.. on n’est plus à ça près !).

Le Pavillon Français à travers les vitres ruisselantes de pluie de Petit Trianon
Le temple de l’Amour dans le jardin de Petit Trianon

Le Hameau de la Reine

L’avantage de se rendre au Hameau de la Reine sous une pluie battante, c’est que les lieux sont presque déserts. Sur le chemin vers le hameau, nous faisons une courte halte au Temple de l’Amour, puis nous prenons les allées tortueuses du jardin à l’anglaise jusqu’au bord du lac. Là encore, nous abordons un lieu où j’ai de nombreux souvenirs. En effet, avant que l’accès au Hameau ne devienne payant et que nos balades nous emmènent à Grand Trianon, c’est au Hameau que nous avons nos habitudes. J’ai ainsi des souvenirs de pas de bébés hasardeux dans les allées, de goûters enfantins, d’observations des carpes depuis le petit pont… Par contre, Melle 3e n’y était jamais allée.

Depuis le petit pont, vue sur le moulin (dont la roue est purement décorative)

Dès notre arrivée aux abords du village, elle m’a fait remarquer quelque chose qui aurait dû me sauter aux yeux depuis longtemps : on croirait se promener dans le décor du village de La Belle et la Bête de Disney ! Et c’est vrai que le Hameau, vision idyllique du monde rural, semble avoir été créé pour être un décor : celui d’une reine en mal de campagne et harassée par les principes rigides de la cour, s’inscrivant dans un mouvement de retour à la simplicité et à la nature (référence bien entendu à Jean-Jacques Rousseau..).

Vue générale sur le Hameau de la Reine

Nous faisons tranquillement le tour des différentes fabriques du village : le moulin, la laiterie, la pêcherie, la tour de Malborough… Les jardinets de chacune des maisons sont coquets et plantés de légumes de saison. Les citrouilles sont de sortie et les poireaux attendent d’être ramassés. Petit à petit, la pluie se calme, mais il est temps de rebrousser chemin.

La pêcherie et la tour de Malborough, au bord du lac

Nous prenons alors le chemin du retour, en empruntant le petit train qui nous dépose sur la terrasse du château (entre la pluie et les kilomètres déjà parcourus, cette petite pause est bienvenue), avant de regagner la gare de Versailles Rive Gauche et de là, Paris.


Informations pratiques :

  • Il existe des billets combinés permettant de visiter le château de Versailles et le domaine de Trianon (ce dernier n’est pas ouvert le matin). Il est possible de ne visiter que l’un ou l’autre. La réservation d’un créneau horaire pour la visite du château est obligatoire et compte-tenu de la demande, il est préférable d’anticiper et de le faire en ligne avant de venir. Les accès au château et au domaine de Trianon sont gratuits pour les moins de 18 ans et les moins de 26 issus de l’UE. L’accès aux jardins du château est gratuit en dehors des jours d’animation (Grandes Eaux et Jardins Musicaux). L’accès au parc est libre. Toutes les informations sur les horaires et les tarifs sont à retrouver sur le site internet du domaine de Versailles.
  • Versailles est desservie par 3 gares principales depuis Paris : Versailles Rive Gauche Château via le RER C, Versailles Rive Droite depuis Saint Lazare et Versailles Chantiers depuis Montparnasse. La gare la plus proche du château est Versailles Rive Gauche, mais depuis le domaine de Trianon, les gares Rive Gauche et Rive Droite sont à peu près à la même distance. Les 3 gares sont à moins de 20 minutes à pied de l’entrée du château.
  • Une journée à la découverte du domaine de Versailles, c’est avant tout beaucoup de pas effectués ! Nous avons estimé la distance totale parcourue lors de cette journée (incluant le trajet jusqu’à la gare d’Austerlitz et retour) à presque 20 km !
  • Dans le parc, il est possible de louer des voiturettes de golf, mais c’est relativement cher. Par ailleurs, un petit train dessert la terrasse du château et le domaine de Trianon dans les deux sens. Nous l’avons pour notre part emprunté dans le sens du retour (tarif spécial si on ne fait que le retour vers le château).

[petits moments] instants de partage

Le mois de novembre a été bien rempli avec de jolis projets, beaucoup de travail, de chouettes découvertes mais aussi des moments partagés avec des copains, autour de valeurs et d’intérêts communs.

48 heures en Seine et Marne

Le grand week-end du 11 novembre m’a permis de rejoindre les copains pour fêter des anniversaires. Comme nous venions d’un peu partout, nous avions fait le choix de nous rejoindre en région parisienne. Nous avions loué un gîte pour nous loger au fin fond de la Seine et Marne. Je suis pour ma part arrivée en train à Paris où j’ai récupéré une voiture de location, et 3 des copains. Après quelques bouchons pour sortir de la capitale (en même un soir de début de week-end prolongé à 17.00 pouvait-il en être autrement ?), et un peu de route, nous avons posé nos bagages.. et commencé une soirée papotage & rires.

Gâteau d’anniversaires // vue depuis la fenêtre de la chambre au petit matin

Le lendemain, après une matinée tranquille, nous avons décidé d’aller nous promener à Barbizon. Ce village est célèbre pour avoir été la source d’inspiration des peintres pré-impressionnistes. Ainsi Jean-François Millet a peint à partir des paysages des environs plusieurs de ses tableaux, dont l’Angélus ou les Glaneuses. L’école de Barbizon comptait également dans ses rangs Corot, Daubigny… Plus tard, d’autres peintres viendront dans les pas de ces « anciens » et Barbizon sera fréquentée par Monet, Sisley et Renoir.

A Barbizon, nous avons croisé la meute de chiens de Mauro Corda // on trouve des galeries et lieux d’exposition parfois dans des endroits insolites

Aujourd’hui, le village garde la trace de ses illustres visiteurs au fil des petites rues pavées et le long des allées bordées de villas. Le lieu était donc parfait pour une balade sans contrainte, permettant de profiter du beau temps sans pour autant nécessiter un effort physique qui n’aurait pas forcément convenu à tous. Si nous avions un temps évoqué la possibilité de visiter l’un des musées du village, le soleil et la clémence des températures nous en ont dissuadé !

Jolies villas et chapelle charmante à Barbizon

Nous sommes revenus au gîte à la nuit tombée, où nous avons commencé à préparer le repas pour la soirée d’anniversaire tout en discutant beaucoup et longtemps… Le lendemain, nous devions rendre les clés avant 10.00 mais n’avions pas envie de nous séparer si tôt. Alors, nous sommes allés voir d’un peu plus près le château de Vaux le Vicomte, devant lequel nous étions passés la veille en allant à Barbizon. Il était exceptionnellement fermé et nous n’avons pas pu le visiter, ni même en découvrir les jardins, mais le point de vue depuis l’allée qui y mène est déjà impressionnant. Avec le soleil, nous avons pris notre temps, discutant encore et encore (sans doute notre activité favorite au cours de ce week-end !), retardant le moment inéluctable où nos chemins devraient se séparer…

Le château de Vaux le Vicomte à travers la grille principale // le mur d’enceinte du domaine
C’est encore l’automne

une fin d’après-midi à Lyon

Mi-novembre, la région Auvergne Rhône-Alpes organisait les Sommets du Tourisme, des rencontres et temps d’échanges entre professionnels. J’y ai été invitée en tant qu’Éclaireuse pour Partir Ici, le guide en ligne d’Auvergne Rhône-Alpes Tourisme. Malheureusement, en raison d’un emploi du temps professionnel chargé (et parce que le blog et les activités qui y sont liées se font sur mes temps de loisirs), je n’ai pas pu me libérer pour assister aux conférences et ateliers qui semblaient pourtant très intéressants. J’ai quand même pu rejoindre les autres éclaireurs présents à la fin de la première journée pour un moment convivial à l’Hôtel de Région à Lyon.

Le hall de l’Hôtel de Région à Lyon // vin pétillant du Bugey

Nous avons commencé par découvrir des produits des terroirs de notre région : vin pétillant du Bugey, jus de fruits, charcuteries et fromages, pâté aux pommes de terre du Bourbonnais, fromage d’Abondance, pommes du Pilat, chocolats.. Il y en avait pour tous les goûts !

Gourmandises salées et sucrées, issues de la région Auvergne Rhône Alpes

Après cela, nous nous sommes retrouvées (et oui, nous n’étions que des filles !) pour prendre un verre tout en discutant. C’est toujours un plaisir de rencontrer d’autres personnes avec qui je partage l’envie de faire découvrir ma région, et de les revoir ensuite au fil des occasions. Cette fois encore, c’était un très agréable moment, même si j’ai du filer assez rapidement afin de ne pas louper le dernier TGV pour rentrer à la maison !

[Centre-Val-de-Loire] le long de la Loire – les châteaux de Chaumont & de Blois

Il y a trois ans, en partant en Bretagne, nous nous étions arrêtés pour visiter le château d’Amboise. Nous nous étions alors dit qu’il faudrait que chaque année, nous prenions le temps de visiter un ou deux châteaux de la Loire sur notre trajet, à l’aller ou au retour. Les deux années suivantes ont été un peu bousculées et nous avons alors donné d’autres priorités à nos vacances. Mais cette année, nous pouvions avoir le temps de quelques visites. Ainsi, fin juillet, après un arrêt en Auvergne, j’avais pris une matinée pour visiter Loches avant de reprendre la route des vacances vers la Bretagne. Au retour en direction de la Drôme, j’étais accompagnée de Melle 3e, et nous avons choisi de faire un premier arrêt dans le Val de Loire puis un second pour visiter Street Art City. Pour notre arrêt dans le long de la Loire, notre choix s’est porté sur les châteaux de Chaumont-sur-Loire et de Blois.

Fin de journée en bord de Loire, à Blois

Chaumont-sur-Loire, entre tradition et modernité

Nous sommes arrivées à Chaumont sur Loire en fin de matinée après avoir pris la route le matin depuis la Bretagne. Après avoir laissé la voiture sur un charmant petit parking en bordure d’un verger et déjeuné rapidement, nous sommes parties pour la visite du château et de son parc, qui accueille un festival de jardins. Après avoir grimpé un chemin à flanc de coteau, le château se dresse face à nous, en bordure d’une terrasse dominant la Loire. Il est mis en valeur par les parterres fleuris et de grands cèdres. Nous décidons de commencer notre visite par l’intérieur du château. Bien que nous soyons à l’heure du déjeuner, il y a du monde, beaucoup de monde !

L’arrivée au château de Chaumont sur Loire

Nous passons d’une pièce à l’autre, admirant l’architecture de la Renaissance et les remaniements des siècles suivants. Ancienne propriété de Catherine de Médicis, c’est surtout sa propriétaire suivante, Diane de Poitiers, qui lui donnera son allure actuelle. Au XVIIIe siècle, l’aile nord qui fait face à la Loire sera rasée afin d’accroitre la luminosité dans le château et de profiter de la vue sur la vallée. A la fin du XIXe siècle, des écuries et une ferme modèle sont construites dans le parc, à quelques dizaines de mètres du château.

La chambre dite de Ruggieri
Sculptures délicates dans l’escalier d’honneur
Dans la salle à manger…
La cheminée de la salle à manger
Le grand salon et son mobilier Napoléon III

Le domaine de Chaumont est également un centre d’art contemporain. Un peu partout dans le domaine, du château aux écuries, on découvre des œuvres ou des installations monumentales, parfois éphémères, parfois pérennes. Depuis 2020, le couple d’artistes suisses Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger a ainsi investi la chapelle. Une de leurs œuvres est exposée dans l’entrée du musée de Valence et ils avaient mis en place la première exposition « all-over » dans le même musée en 2019. Lorsque j’ai aperçu leur installation dans la chapelle du château de Chaumont, j’ai immédiatement reconnu leur style foisonnant si original, mêlant naturel et artificiel.

Gerda Steiner et Jörg Lenzliger, « Les pierres et le printemps »

Après le château, nous nous sommes dirigées vers les écuries. Les bâtiments sont un véritable témoin d’une époque où progressivement les voitures à cheval ont laissé la place aux voitures automobiles, mais aussi du luxe qui entourait les soins des chevaux d’apparat. La sellerie en particulier regroupe l’ensemble des harnachements des chevaux tant pour l’attelage que pour la monte, et semble figée dans le temps. Tout comme le château, les écuries servent maintenant d’écrin pour l’art contemporain et depuis 2028, en plein midi, une œuvre immense de Klaus Pinter emplit l’espace de maréchalerie, tandis que certaines écuries accueillent des installations plus éphémères.

En entrant dans les écuries, on ne peut pas manquer « en plein midi » de Klaus Pinter
La sellerie

Le festival international des jardins

Le domaine de Chaumont accueille également chaque année un festival des jardins. Au delà des limites du parc historique, sur les anciennes terres du château, l’espace est divisé en petites sections, chacune étant investie par un artiste paysagiste. L’idée nous plaisait beaucoup et sur le papier avait tout pour nous plaire. En effet, l’une comme l’autre apprécions beaucoup les parcs et jardins paysagers. Cependant, je dois avouer que nous avons été plutôt déçues par le festival de Chaumont. Il y a sans doute plusieurs raisons à cela. La foule et la chaleur en font d’ailleurs très certainement partie. Mais, nous avons aussi eu du mal à trouver un fil conducteur entre les différents jardins et l’exiguïté de chacun de ses jardins nous a chaque fois laissées sur notre faim. Je retiendrai malgré tout deux jolies expériences immersives : l’une dans une serre entre végétation tropicale et suspensions oniriques, et l’autre dans le vallon des brumes avec son ambiance à la Indiana Jones.

Passion orchidées !
Le jardin de la serre, installation « Rainforest«  par Patrick Nadeau
« The living batik »
Le jardin Eaurmus
Ambiance film d’aventure…
Dans le vallon des brumes

Finalement, nous écourterons notre visite des jardins de Chaumont. Je pense qu’il faudra toutefois retenter l’expérience, peut-être à une autre période de l’année, où l’afflux de touristes est moindre et la chaleur moins écrasante…

Un dernier coup d’œil au château avant de repartir…

Blois, le château patchwork

En arrivant à Blois, nous avons commencé par laisser la voiture à proximité de l’hôtel où nous avions réservé pour la nuit. C’est comme cela que j’ai découvert que le chocolat Poulain était blésois ! En effet, nous étions en plein dans le quartier de l’ancienne chocolaterie, qui abrite maintenant logements, bureaux et centres d’enseignement supérieur. Poulain étant le chocolat de mon enfance, qu’il s’agisse des boîtes oranges de poudre cacaotée ou des tablettes emballées dans les papiers jaunes (avec les images en cadeau), cela m’a valu de me remémorer quelques souvenirs forts gourmands.

L’ancienne chocolaterie Poulain

De là, nous avons gagné le château à pied. Si j’avais déjà visité il y a une bonne quinzaine d’années le château de Blois, ce n’était pas le cas de Melle 3e. J’en gardais un beau souvenir et je crois que c’est un des châteaux de la Loire qui m’avait le plus marqué lors de cette semaine de vacances où nous en avions visité plusieurs chaque jour. J’avais particulièrement aimé son côté patchwork où les différentes époques architecturales sont juxtaposées. A la billetterie, il nous a été proposé un ticket couplé avec la Maison de la Magie, situé de l’autre côté de la place. L’idée nous a plu et nous avons commencé par les découvertes magiques. Nous avons pas mal joué avec les illusions d’optique, souri pendant le spectacle de magie, été intriguées par l’histoire de Jean-Eugène Robert-Houdin, l’horloger-inventeur devenu l’un des plus grands illusionnistes du XIXe siècle (et dont les illusionnistes actuels se revendiquent encore.. ).

La façade de la Maison de la Magie et ses dragons !
Jouer avec les reflets… forcément !

Après cela, il était temps d’enfin gagner l’intérieur du château de Blois. L’avantage, c’est que l’après-midi était déjà bien avancée et le flot de visiteurs commençait à nettement décroitre. Nous avons ainsi pu profiter des différentes pièces dans un calme relatif. Le château a été construit par ajouts successifs, aile après aile. Depuis la cour, cela donne un rendu hétéroclite, entre la pierre un peu austère de la période gothique, la blancheur et les fines sculptures de l’aile Renaissance avec son escalier monumental, la brique de l’aile Louis XII et le classicisme de l’aile Gaston d’Orléans. Ce château n’a aucune homogénéité de style et cela lui donne un charme fou !

L’aile Louis XII et sa galerie
L’escalier Renaissance de l’aile François Ier
L’aile Gaston d’Orléans
l’aile François Ier

Le parcours de visite, très complet, permet de parcourir l’ensemble des ailes. Il intègre l’histoire du château de Blois et de ses occupants dans la perspective plus vaste de l’histoire de France, en particulier sur la période allant de la fin de Moyen-Âge jusqu’à la période moderne. Le livret de visite est clair et agréable, mais surtout il comporte une généalogie des rois et reines de France ayant eu un lien avec le château, vraiment très pratique pour se repérer dans le temps (A ce jour, c’est le livret de visite d’un monument historique qui m’a le plus emballée : ni trop court, ni trop long, avec une mise en page agréable et les infos vraiment utiles). Au cours de la visite, on découvre également le musée des Beaux-Arts de Blois, hébergé dans le château. Je gardais un excellent souvenir de ma première visite du château de Blois, et celui de ma 2e visite sera encore meilleur !

Sur la cheminée, la salamandre de François Ier côtoie l’hermine de Claude de France, son épouse et fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne
Dans la galerie du musée des Beaux-Arts
Les vitraux de la chapelle Saint Calais, réalisés par Max Ingrand, ont été posés en 1957
L’escalier d’honneur de l’aile Gaston d’Orléans
Quand le soleil de fin d’après-midi éclaire l’aile Louis XII
Sur la façade extérieure, une statue équestre de Louis XII au-dessus de son emblème, le porc-épic, de son chiffre et de celui de son épouse Anne de Bretagne

Une fin de journée dans les rues de Blois

Après la visite du château et une pause à l’hôtel pour reprendre des forces (et se rafraichir avec une douche… la canicule était bien présente ce jour-là !), nous sommes retournées dans le centre de Blois pour diner. Nous en avons profité pour une jolie balade dans les rues de la ville alors que le jour déclinait. Nous avons arpenté les ruelles et escaliers bordés de maisons à pans de bois et de façades en pierre claire. Nous avons pu profiter de l’ouverture tardive de la cathédrale pour en faire le tour alors que le soleil venait nimber les parties hautes de celle-ci d’une lumière dorée. Nous avons marché sans nous soucier d’un itinéraire, nous laissant porter par ce que nous apercevions des rues suivantes lorsque nous arrivions à une intersection. Nos pas ont fini par nous mener au pied de l’escalier Denis Papin, habillé d’un hommage au mouvement Fluxus (mouvement artistique au coeur du projet de la Fondation du Doute de l’artiste Ben qui se trouve à Blois.. et que nous n’avons pas eu le temps de visiter). 120 marches plus haut, nous dominons la grande perspective qui file au delà de la Loire au cœur de la forêt de Sologne sur laquelle la journée se termine…..

Ce passage relie deux bâtiments d’un ancien hôtel particulier
Quand les maisons se rejoignent presque au niveau du premier étage…
Décors sculptés sur pans de bois
Dans les rues blésoises
Façade fleurie
L’heure dorée sur le clocher de la cathédrale de Blois
L’heure dorée à l’intérieur de la cathédrale de Blois… lumière magique sur les parties hautes !
Les escaliers Denis Papin avec leur décor « Fluxus » de l’été 2022
La perspective depuis le haut des escaliers Denis Papin s’étend sur une dizaine de kilomètres !

Chaumont-sur-Loire & Blois – Loir-et-Cher – août 2022

(*) Si vous voulez visiter le château de Chaumont et le festival des jardins, vous pouvez retrouver l’ensemble des informations sur le site internet du domaine de Chaumont.
Si vous souhaitez découvrir le château de Blois ou la maison de la Magie, les informations sont à retrouver sur leur sites internet respectifs. Des billets combinés sont disponibles aux caisses des deux lieux.

[Centre-Val-de-Loire] dans les pas de George Sand et Agnès Sorel…

J’ai repris la route un vendredi après-midi après avoir assisté le matin à une cérémonie familiale à Montluçon pour me rendre en Bretagne où j’allais passer quelques jours de vacances chez ma mère. Étant fatiguée par les dernières semaines au travail, j’avais décidé de faire étape à Loches, la cité d’Agnès Sorel, pour repartir assez tôt le samedi matin afin d’éviter les bouchons du vendredi soir. Sur la route pour Loches, je suis passée par Nohant-Vic, où j’ai fait une petite pause chez George Sand.

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La maison de Nohant, domaine de George Sand

Nohant est arrivée sur ma route au bon moment : celui où j’avais besoin de faire une pause ! Je n’avais pas spécialement prévu la visite de la maison de George Sand mais elle s’est imposée à moi comme une évidence quand je suis arrivée à l’entrée du village…

J’ai lu plusieurs des romans dits champêtres de George Sand quand j’étais au collège : La petite Fadette, La mare au diable, François le champi…. J’avais une vague idée de la personnalité de l’autrice, mais je ne connaissais pas vraiment son histoire et son engagement. Pour cela, la visite de sa maison a été très intéressante. J’ai découvert une femme progressiste, aux valeurs sociales fortes, cherchant à instruire le plus de gens possibles, aux idées bien marquées, en particulier sur l’éducation et la nécessaire émancipation des femmes dans la société. Ses parcours intellectuel et amoureux (les deux sont fortement liés…) sont fascinants.

De pièce en pièce, la visite permet d’entrer dans l’intimité de George Sand et de comprendre la vie à Nohant où de nombreux intellectuels viennent se mettre au vert. Chopin composera ainsi une grande partie de son œuvre dans sa chambre de Nohant. Maurice Sand, le fils de George, s’y découvrira une passion pour le théâtre de marionnettes, encouragé par sa mère qui fera construire un théâtre à l’intérieur de la maison.

Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour visiter le jardin, je le regrette un peu mais je devais reprendre la route pour ne pas arriver trop tard à Loches et l’après-midi était déjà bien avancée quand j’ai quitté Nohant. Je suis en tous cas repartie avec l’envie de relire les écrits de George Sand en m’attachant un peu plus à leur sens profond qu’à la lecture plus superficielle que j’ai pu en avoir à l’adolescence.

Dans le charmant village de Nohant, à deux pas de chez George Sand
La maison de George Sand
La table est dressée pour recevoir les amis illustres de George Sand. Les verres seraient un cadeau de Frédéric Chopin.
Au salon, lecture, musique et jeux…
Vue sur le jardin par la fenêtre entrouverte

Maison de George Sand – Nohant-Vic – Indre – juillet 2022

(*) La maison de George Sand est maintenant propriété de l’état, gérée par le Centre des Monuments Nationaux. Les conditions de visite sont à retrouver sur le site internet du domaine.

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La cité royale de Loches, dans le sillon d’Agnès Sorel

En arrivant à Loches, je n’ai pas manqué de remarquer le donjon de la Cité Royale dominant la ville. Cela a piqué ma curiosité et j’ai donc décidé de le visiter le lendemain matin avant de repartir.

Ayant laissé ma voiture au pied de la ville historique, je suis montée jusqu’au donjon à travers les petites rues piétonnes, bordées de maisons anciennes. Je suis alors arrivée au pied d’une des portes d’entrée dans la Cité Royale, imposante, sous laquelle je suis passée pour gagner le donjon.

La visite du donjon est couplée avec celle du logis royal, situé à l’autre extrémité du promontoire sur lequel est bâtie la Cité Royale. Les deux visites sont assez rapides à faire. En effet, du donjon, il reste essentiellement les murs extérieurs et le logis, de taille modeste, n’est pas meublé.

Quand j’y suis allée, une exposition au logis était consacrée à Agnès Sorel. La jeune femme, issue d’une famille d’ancienne noblesse, est placée à la cour du Roi René en tant que demoiselle de compagnie d’Isabelle de Lorraine, épouse de celui-ci. Le Roi René étant le beau-frère du roi Charles VII, Agnès finit par rencontrer ce dernier. Assez rapidement, elle devient la maîtresse du roi, puis sa favorite officielle. La reine finit par passer au second plan et Agnès est partout présente aux côté de Charles VII. Il lui offrira le domaine de Loches, qu’elle fera aménager. Son tombeau est situé dans l’église Saint Ours, à deux pas du logis de la Cité Royale.

Si la Cité Royale de Loches n’est pas dénuée d’intérêt, elle n’est pas forcément à inclure dans une première découverte des châteaux de la Loire. Elle est en effet un peu éloignée d’autres châteaux plus intéressants et mieux conservés.

Hôtel particulier dans les rues de Loches
La porte royale, à l’entrée de la Cité Royale
Le charme des maisons en tuffeau
Au pied du donjon
Depuis le donjon, vue sur la ville et les tours de l’église Saint Ours
Jardin médiéval dans la cour du château
le tombeau d’Agnès Sorel dans l’église Saint Ours
Le logis royal et la tour Saint Antoine
A l’entrée du logis royal
L’oratoire d’Anne de Bretagne, dont la reproduction à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine m’avait impressionnée.

Loches – Indre et Loire – juillet 2022

(*) Les conditions de visite sont à retrouver sur le site internet de la Cité Royale de Loches

[Isère] le Couvent des Carmes, entre nature et culture aux portes du Vercors

J’étais déjà allée sur le site médiéval du Couvent des Carmes à Beauvoir en Royans il y a quelques années. Je n’avais alors pas pu visiter le musée qui n’était pas ouvert. Depuis, j’avais complètement « oublié » d’y retourner. A l’occasion d’un jour férié de mai, alors que je cherchais une promenade en complément d’une visite au Jardin des Fontaines Pétrifiantes (je vous en reparle bientôt !), et que je regardais une carte, le nom de Beauvoir en Royans m’a sauté aux yeux. Notre sortie allierait donc culture et nature…


Le Couvent des Carmes

Le site du Couvent des Carmes est situé au pied du Vercors, dans la vallée de l’Isère qu’il surplombe. Avant le couvent, le lieu était celui du château des Dauphins, seigneurs du Dauphiné avant l’achat de celui-ci par le Royaume de France. Du château médiéval, il reste un pan de mur d’enceinte, une porte d’accès au fossé extérieur, un donjon à flanc de colline, et l’arche gothique qui portait le vitrail majestueux de la chapelle. C’est Humbert II qui, au XIVe siècle, créé le couvent au pied de son château de Beauvoir où il a pris résidence habituelle.

Le bâtiment du couvent est reconstruit au XVIIe siècle. Il abritait les salles communes et la chapelle au rez-de-chaussée et les cellules des moines au premier étage. L’escalier à 2 volées dessert via un palier la tribune de la chapelle. Il se distingue par sa superbe rambarde en fer forgé.

Aujourd’hui, le couvent héberge un musée d’histoire locale ainsi qu’une exposition semi-permanente (les oeuvres tournent au fil des années afin de garantir leur bonne conservation dans le temps) consacrée au peintre contemporain Bob ten Hoope. Cet artiste hollandais a en effet vécu une cinquantaine d’années au pied du Vercors et a légué une partie de ses œuvres au département de l’Isère. Parmi celles-ci, on retrouve des paysages du Vercors ou encore des portraits croqués sur le vif dans les cafés et restaurants des environs.

Durant la saison 2022, le musée accueille également une exposition temporaire Forest Art Project autour du thème de la forêt où art et science se mêlent pour montrer la beauté des grandes forêts de la planète et sensibiliser aux menaces qui pèsent sur leur avenir. J’ai particulièrement aimé l’œuvre de Claude Como installée sur le grand mur de la chapelle.

Après cela, nous continuons notre découverte en faisant le tour du bâtiment pour admirer l’ancienne cour du couvent et profiter du jardin médiéval dont les carrés sont plantés d’herbes médicinales et de plantes potagères.

Escalier en fer forgé et tomettes sur le sol – le charme d’un bâtiment du XVIIe siècle
L’oeuvre de Claude Como installée dans la chapelle pour l’exposition Forest Art Project
Traverser la forêt stylisée du Forest Art Project pour rejoindre l’exposition Bob ten Hoope
Paysage du Vercors par Bob ten Hoope
Barbières par Bob ten Hoope
Exposition Bob ten Hoope
Exposition Forest Art Project – peindre le vivant
Exposition Forest Art Project – contraste entre la délicatesse du dessin et la toile de jute brute
Iris dans le jardin médiéval
La chapelle du Couvent des Carmes vue de la cour
Un verger conservatoire a également été aménagé sur le site, au pied du Vercors


Les orchidées de la pelouse

Le site médiéval de l’ancien château est maintenant un espace de verdure public où il est possible de venir pique-niquer ou passer un moment en famille ou entre amis. Après avoir nous-même profité de l’endroit pour déjeuner, nous sommes allées voir les ruines de plus près. Mais finalement, ce qui m’a le plus attiré, ce sont des petites fleurs plus ou moins discrètes disséminées sur les vastes pelouse. L’endroit s’est avéré être plein d’orchidées sauvages !

C’est ainsi que je me suis retrouvée rapidement agenouillée dans l’herbe à photographier les orchis boucs, les ophrys abeille et les anacamptis pyramidaux qui peuplaient les lieux !

Ophrys abeille
Ophrys abeille
Ophrys abeille
Anacamptis pyramidalis
Orchis bouc
Anacamptis pyramidalis
Ophrys abeille
Ophrys abeille

Le charme d’un vieux village

Enfin, nous avons terminé notre découverte de Beauvoir en Royans par un petit tour dans le vieux village. Nous y avons trouvé une église de poche et une place du village pleine de charme bordée de façades parées de vignes entourant un lavoir-fontaine rafraichissant (ce qui était bienvenu dans cette journée quasi-estivale).

Beauvoir en Royans – Isère – mai 2022

(*) Les extérieurs du couvent des Carmes sont librement accessibles sans restrictions horaires. L’entrée du musée est gratuite. Les horaires d’ouvertures sont à retrouver sur le site internet de la communauté de communes Saint Marcellin Vercors Isère, propriétaire des lieux.

Rappel : les orchidées sauvages sont fragiles, et nombre d’entre elles, protégées. Il ne faut en aucun cas les cueillir. Il convient également de faire attention à ne pas piétiner les jeunes pousses et donc d’être très prudent de là où on pose les pieds quand on se trouve dans un lieu où les orchidées poussent.

[Haute-Savoie] des Gorges du Fier au château de Montrottier

Après une journée passée au bord du lac et une très longue promenade dans le centre-ville d’Annecy, nous avons pris la direction de la montagne pour partir découvrir d’autres curiosités naturelles et historiques.


Une curiosité naturelle

Notre premier arrêt a été pour aller découvrir les Gorges du Fier. J’y étais déjà venue il y a quelques 25 ans en arrière, lorsque j’étais étudiante et que je faisais un stage à Lyon (comme je ne connaissais pas du tout la région, j’avais alors largement profité de mes week-ends pour la parcourir). J’en gardais un souvenir impressionnant, et j’avoue que j’avais un peu peur d’être déçue. Cela n’a pas été le cas !

Le Fier est une petite rivière qui prend sa source au pied du Mont Charvin avant de finir sa course dans le Rhône. Sur son parcours, il a creusé d’impressionnantes gorges. Le site a été aménagé pour la découverte touristique à la fin du XIXe siècle par l’installation de passerelles, accrochées à la paroi plus de 20 mètres au dessus du cours d’eau, sur plus de 250 mètres de long.

Les passerelles existent toujours (rassurez-vous, elles ont été plus fois rénovées au fil des décennies et ne présentent aucun souci de sécurité). Ce sont elles qui font la particularité du site : elles permettent à tout un chacun d’accéder au cœur des gorges sans nécessiter de compétences techniques !

Après avoir laissé la voiture sur le parking aménagé en amont des gorges, nous avons traversé le Fier par le pont des Liasses, dans un paysage bucolique, dominé par le château de Montrottier (que nous avions croisé sur la route et que nous irons voir ensuite). Un petit chemin se faufilant dans le sous-bois nous conduit au pavillon d’accueil. Nous voilà parties pour une balade en aller/retour d’un peu plus d’un kilomètre à la découverte des gorges et de leur environnement.

Sitôt le pavillon d’accueil dépassé, nous entrons sur les passerelles qui nous conduisent à la porte d’entrée des gorges. Nous pénétrons alors dans un autre monde, mi aérien mi souterrain, un entre-deux impressionnant. Les passerelles courent le long de la paroi, épousant les formes de celle-ci. Une vingtaine de mètres sous nos pieds, la rivière s’écoule. Au dessus de nous, le soleil perce à travers la roche et la végétation, et fait miroiter l’eau par moments (j’ai volontairement choisi l’heure de notre visite alors que le soleil est au zénith en espérant cet effet…). Nous sommes dans un monde féérique, et je ne serais guère surprise de croiser quelques elfes…

Toutefois, un panneau marquant les hauteurs de crues nous ramène à la réalité. Celles-ci peuvent en effet complètement envahir les gorges, faisant monter le niveau de l’eau de plusieurs dizaines de mètres ! Cela me rappelle une fois de plus à quel point nous devons rester humbles face à la nature.

A la sortie des gorges, la promenade continue. Quelques panneaux explicatifs détaillent les différentes formations géologiques que l’on peut croiser sur le site : marmites de géants, lapiaz… Un peu plus loin, d’autres panneaux reprennent les légendes liées au site.

La rivière continue sa route après sa sortie des gorges. Se glissant dans la Mer de Rochers, vaste lapiaz, elle cascade et se faufile, avant de s’étaler alors que l’espace s’élargit.

Il est temps pour nous de faire demi-tour pour regagner l’entrée du site en parcourant à nouveau les impressionnantes passerelles. Avant de quitter les lieux, nous profitons de la terrasse pour prendre un rafraichissement sous la sentinelle vigilante du château de Montrottier : il est temps pour nous d’aller lui rendre visite !

En passant le pont des Liasses, on aperçoit les tours du château de Montrottier
Juste avant de se précipiter dans les gorges, le Fier cascade
S’aventurer au cœur des gorges
Les passerelles sont accrochées à une vingtaine de mètres au-dessus du niveau normal de la rivière
La voie ferrée passe au dessus des gorges depuis la fin du XIXe siècle et la mise en service de la ligne Annecy/Aix les Bains
Se faufiler dans un monde minéral
Au dessus des gorges, une voûte de végétation donne l’impression d’un monde féérique
Dans la Mer de Rochers
Après les gorges, le Fier reprend son cours tranquillement
Nous repartons en sens inverse sur les passerelles
Par effet de paréidolie, on voit des visage dans les rochers

Gorges du Fier – Haute-Savoie – avril 2022

(*) Le site des gorges du Fier est ouvert de mi-mars à mi-octobre. Vous pouvez retrouver l’ensemble des informations pratiques sur leur site internet.


Une petit tour en sous-bois

Nous décidons de rejoindre le château de Montrottier à pied depuis les gorges. C’est une petite marche, bien indiquée, essentiellement en sous-bois, mais avec un joli dénivelé. Nous profitons de la fraicheur de quelques sources d’où partent des ruisseaux que nous traversons à gué (et dans lesquels, forcément, je plonge les pieds… Je suis en sandales, autant en profiter !). Sous les arbres, l’ail des ours est en pleine floraison, créant des tapis de fleurs blanches et dégageant une odeur bien reconnaissable.

Le sous-bois est tapissé des fleurs blanches de l’ail des ours
Délicatesse des fleurs d’ail des ours

Lovagny – Haute-Savoie – avril 2022


Un château surprenant

Nous avions repéré de loin les hautes tours du château de Montrottier. En nous approchant, je lui trouve un air de château de conte de fées, seul au sommet de sa butte, sans aucun bâtiment à proximité. Dans les prés qu’il surplombe, des vaches paissent tranquillement, complétant un tableau très bucolique.

Nous commençons notre visite par le pré et les jardins, profitant de la vue sur les montagnes et la campagne. Puis, nous gagnons la cour du château où nous devons retrouver le guide pour découvrir certaines salles non librement accessibles. C’est en entrant dans la cour que le décor me frappe : j’ai déjà visité ce château, avec son gros donjon central et sa belle galerie Renaissance.

Si le château en lui-même est superbe, ce qui fait sa vraie particularité, ce sont ses collections. Au début du XXe siècle, Léon Marès reçoit le château en héritage, s’y installe mais surtout y installe ses collections. Durant 10 ans, il va imaginer et mettre en place un véritable musée privé, cabinet de curiosité s’étalant dans de nombreuses pièces du château. Les deux salles de la tour des religieuses abritent ainsi ses collections exotiques, témoins de l’attrait de l’époque pour les objets en provenance des colonies et issues des achats de Léon Marès (qui n’a jamais voyagé), et ses collections militaires, qui font sans doute suite au passé d’officier de Léon Marès. Il organise déjà des visites de celles-ci de son vivant.

A sa mort, en 1916, Léon Marès, sans héritiers, lègue le domaine de Montrottier et son contenu à l’Académie Florimontane, une société savante basée à Annecy, en précisant qu’il doit être enterré sur le domaine (sa tombe se situe dans le pré à l’arrière du château, on en aperçoit la croix sur la photo en tête de cet article), que ses collections ne doivent pas bouger et qu’elles doivent être ouvertes au public. Depuis 1919, le château et ses collections sont donc accessibles à tous, présentant un témoignage assez unique de demeure de collectionneur du début du XXe siècle.

La diversité et la variété des sujets collectionnés, ainsi que leur richesse, frappe le visiteur. Il y a tant de détails à admirer qu’une seule visite n’y suffit pas, surtout que la découverte des deux salles de la tour se font avec un guide, en groupe et que le temps et l’espace sont comptés (D’ailleurs, j’ai n’ai quasiment pas pris de photos des collections). J’avoue que j’aurais aimé pouvoir y passer plus de temps, et seule ou presque, afin de bien prendre la mesure de l’ampleur de ce que je contemplais !

Les autres salles du château (en visite libre) présentent également de très nombreux objets : faïences, vaisselles, objets décoratifs ou utilitaires, tapisseries… Il est parfois difficile de savoir où nos yeux doivent se poser !

Nous terminons notre visite par un tour dans la galerie et sur le rempart qui a été abaissé jusqu’au niveau du premier étage afin de donner de la lumière dans le château et de pouvoir profiter de la vue.

Le château de Montrottier côté pré
Dans les jardins
La cour du château avec son donjon et sa galerie
Le fascinant escalier de la tour des religieuses, à vis sans pivot central, forme une spirale hypnotique.
De la galerie, vue sur les montagnes au delà du mur d’entrée
Profiter du doux parfum de la glycine sur le rempart
Le château de Montrottier se dresse au sommet d’une butte tel un château de contes de fées
Carte postale

Château de Montrottier – Haute-Savoie – avril 2022

(*) Les conditions de visite, jours et horaires, sont disponibles sur le site internet du château de Montrottier.


Après ces découvertes, nous avions encore envie de profiter du grand soleil de ce jour-là avant de reprendre la route vers la maison…

(à suivre…)

[Ardèche] à la découverte de Viviers et ses environs

Durant les dernières vacances d’hiver, avec Melle 3e, nous sommes parties faire un mini road-trip sur les routes ardéchoises autour de Viviers.

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Notre première étape s’est faite au passage du Rhône par le Pont du Robinet. Ce pont suspendu est situé au débouché du défilé de Donzère. Datant du milieu du XIXe siècle, le pont du Robinet a eu une histoire mouvementée, entre les dommages dus aux tempêtes et crues, la destruction d’une partie du tablier par la Résistance lors de la 2e guerre mondiale et les menaces de fermeture pour raisons de sécurité dans les années 1970… Finalement, il sera sécurisé, rouvert à la circulation à la fin des années 1970, classé au titre des Monuments Historiques en 1985 et sa chaussée en platelage de bois sera asphaltée en 2010. Aujourd’hui, le pont du Robinet, long d’environ 300 mètres, continue à assurer la liaison routière entre les deux rives du Rhône. Il est un des derniers ponts de type Seguin sur le Rhône.

Depuis la rive ardéchoise du Rhône
Au pied de l’entrée ardéchoise du pont
Le pont du Robinet est situé au pied du défilé de Donzère
Vue sur le défilé de Donzère
Reflets…

Pont du Robinet – entre Drôme et Ardèche – février 2022

(*) Le passage du pont du Robinet est possible en voiture dans les deux sens de circulation. Il se situe au niveau de Donzère, et est (plutôt) bien indiqué.

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Nous avons ensuite pris la direction de Viviers dont nous souhaitions découvrir le secteur sauvegardé. Siège de l’évêché depuis le IVe siècle, Viviers a été une cité florissante tout au long du Moyen-Âge et de la Renaissance, réussissant à être globalement épargnée par les différents conflits. Ainsi, elle nous présente aujourd’hui un plan médiéval quasiment intact, tant en ville basse, celle des marchands, qu’en ville haute dans le quartier canonial encore entouré de ses murs.

Après avoir laissé la voiture à l’entrée de la vieille ville, nous sommes parties dans les ruelles et calades découvrir au fil de nos pas les anciennes maisons romanes et gothiques, les passages voûtés, les hôtels particuliers mais aussi les monuments emblématiques de Viviers. Parmi ceux-ci, on note la Maison des Chevaliers, dont la façade Renaissance a été commandée par Noël Albert, un marchand ayant fait fortune dans le commerce du sel (mais également très opportuniste lors des guerres de religion…). La façade, rénovée de façon récente grâce à la Mission Bern, a retrouvé toute sa splendeur (et un grand projet est en cours concernant l’intérieur de la maison).

Puis, nous sommes montées dans l’ancienne cité épiscopale. La cathédrale Saint Vincent est la plus petite cathédrale en activité de France. Elle est aussi un joyau du gothique flamboyant avec un chœur au plafond magnifiquement décoré et le couronnement extérieur du chevet est splendide. Lors de notre passage, les tapisseries des Gobelins qui ornent normalement le chœur de la cathédrale étaient en restauration, faisant paraitre les murs bien vides… Quant au clocher, il est intégré dans une tour campanile située sur l’ancienne porte d’accès à la cité canoniale.

De là, nous gagnons le belvédère de Chateauvieux situé à l’extrémité du rocher sur lequel la ville ancienne est construite. Le point du vue nous permet de découvrir d’un côté le Rhône, dominé par les montagnes avec le Vercors et le Diois au loin, et de l’autre la ville que nous dominons alors complètement.

C’est dans le jardin du belvédère, au pied de l’ancienne tour, que nous nous installerons d’ailleurs pour faire notre pique-nique du midi.

la façade de la Maison des Chevaliers
Au cœur de la Maison des Chevaliers
Dans la vieille ville
Depuis le belvédère de Chateauvieux
…vue sur la vieille ville… On remarque la Maison des Chevaliers sur la droite
Depuis le jardin du belvédère, vue sur la cité épiscopale et la cathédrale
Simplicité de l’intérieur de la cathédrale
Magnificence du couronnement gothique flamboyant de la cathédrale
Flâner dans les rues de la vieille ville…
Hôtel de Beaulieu
Hôtel de Tourville

Viviers – Ardèche – février 2022

(*) La cathédrale est ouverte en journée (9.00/17.00 en hiver et 9.00/18.00 en été). Il ne faut pas hésiter à en pousser la porte !

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Après Viviers, nous avons choisi d’aller découvrir le village de caractère de Saint Montan, situé à une dizaine de kilomètres. Situé sur un promontoire rocheux, entouré de montagnes calcaires, le vieux village de Saint Montan se dévoile au détour de la route qui y mène depuis la vallée du Rhône.

Quasiment détruit, envahi de végétation, le village n’avait pas fière allure à la fin des années 1960. Il a fallu toute l’énergie et la détermination d’un groupe de passionnés ainsi que de nombreux chantiers de jeunesse pour que le bourg médiéval et son château se relèvent de leurs ruines. Grâce à eux, nous pouvons maintenant parcourir les calades du village telles qu’elles étaient des siècles en arrière, et profiter des points de vue sur la vallée et les montagnes environnantes.

Partir dans les calades
Ocre des façades
Imbrication des habitations et des ruelles
Au pied du château

Saint Montan – Ardèche – février 2022

(*) Le jour de notre passage à Saint Montan, le château n’était pas ouvert mais il aurait été un complément intéressant au parcours et à la découverte des ruelles du vieux village.

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Avant de terminer cet article sur notre mini road-trip aux alentours de Viviers, je ne peux pas m’empêcher de partager avec vous ces deux photos de chats croisés ce jour-là, l’un à Viviers au pied de la cathédrale, l’autre dans une calade de Saint Montan.

Devant la cathédrale de Viviers
Au coeur du vieux village de Saint Montan

[Drôme] débuter l’année à la Tour de Barcelonne

1er janvier 2022 – réveillé assez tôt, je constate que le soleil brille malgré la fraicheur laissée par la nuit. Alors, après avoir terminé 2021 par une randonnée, je décide de commencer 2022 de la même façon. Et pour cela, direction la Tour de Barcelonne.

Je choisis d’y accéder en partant de Combovin. L’heure est encore matinale quand je pars. L’herbe et la terre sont couvertes de givre que les rayons du soleil viennent évaporer dans un phénomène de sublimation si photogénique !

Après un moment d’émerveillement, je me lance dans la montée vers la Tour. Je suis seule sur le chemin. La nature environnante est calme, apaisante. Arrivée sur la crête aux Terres Blanches, j’aperçois des bandes de nuages qui se faufilent entre les sommets des collines environnantes. Encore lointaine, j’aperçois la Tour avant de la perdre de vue, cachée par la végétation persistante.

J’approche du but de ma randonnée entourée par le seul bruit des arbres bruissant dans le vent léger. Le soleil, bien présent, a maintenant réchauffé l’atmosphère. A un détour du chemin, je me retrouve juste sous la Tour, dressée sur sa colline.

Je passé à côté de quelques pans de murs ébranlés. Puis, je traverse le pont qui permet d’accéder au pied de la Tour, dans les ruines de l’ancien château. Le paysage de la plaine de Valence se déploie à mes pieds. En me retournant, je peux contempler les piémonts du Vercors dominés par la Raye. Je reste un long moment à profiter de l’endroit que j’ai pour moi toute seule.

Mais le temps passe, et il va falloir songer à redescendre. Je fais donc demi-tour et je croise d’autres randonneurs avec lesquels j’échange sourires et bons vœux… Ces premières heures en 2022 sont plutôt sympathiques !

Sublimation du givre
En montant vers les Terres Blanches
A l’approche de la Tour de Barcelonne
Au pied de la Tour
Au delà des ruines de l’ancien château fort, les piémonts du Vercors, dominés par la Raye
Profiter d’être seule au pied de la Tour…

Tour de Barcelonne – Drôme – 1er janvier 2022

(*) L’accès à la Tour de Barcelonne depuis Combovin se fait au départ du cimetière, en passant par les Terres Blanches. Le chemin est large et facile, ne présentant aucune difficulté particulière et est donc accessible même avec des enfants.