Courant avril, je suis allée passer un week-end à Paris. Si le but était avant tout de retrouver des copains et de passer des moments ensemble, j’en ai aussi profité pour me balader et faire quelques découvertes. Celles-ci se trouvent majoritairement dans les quartiers du Marais et du Père Lachaise. En effet, mon hôtel était situé à côté de la gare de Lyon pour des questions de praticité (y allant en train et arrivant à gare de Lyon, j’ai naturellement choisi un hôtel à proximité afin de pouvoir laisser ma valise à la bagagerie de celui-ci avant le check-in/après le check-out). De plus, des travaux sur le métro généraient des fermetures sur plusieurs lignes, rendant complexe le changement de quartier.
Autour du Marais
Flâner sur le port de l’Arsenal
Les deux matins où j’étais à Paris, j’ai débuté ma journée par un tour sur le port de l’Arsenal jusqu’à Bastille, en attendant l’heure de retrouver les copains. Je vous avais déjà parlé de ce lieu lors d’un de mes précédents séjours parisiens. Je l’avais découvert par hasard il y a une dizaine d’années alors que je me promenais dans les environs de la gare de Lyon en attendant mon train. J’aime son ambiance de petit port de plaisance coincé entre les immeubles. Il est bordé d’un jardin, rendant la promenade encore plus agréable. Tôt le matin, les quais du port de l’Arsenal ne sont fréquentés que par quelques joggers et le calme y est appréciable.
Se balader dans les rues du Marais
De la place de la Bastille, j’ai gagné le quartier du Marais. Là encore, c’est un quartier où j’aime bien prendre le temps de flâner. Les rues sont bordées d’anciens hôtels particuliers. De nombreuses façades sont superbes, et des petits jardins se cachent entre les bâtiments. C’est aussi un bel endroit pour faire du shopping alors que de nombreuses marques et concepts stores pointus ont investi les boutiques du quartier ces dernières années. Et bien sûr, j’en ai profité pour aller voir la place des Vosges, ma place parisienne préférée avec la régularité de ses façades de briques et pierre blanche, le charmant jardin qui en occupe le centre et les arcades qui la bordent. J’ai pu en profiter tôt le samedi matin, alors qu’elle était encore déserte, et c’était magique !
Découvrir des musées
Vous l’avez sans doute remarqué : j’aime bien explorer les musées et les expositions. Et ce n’est pas ce qui manque à Paris. Il est vraiment possible de trouver des propositions culturelles pour tous les goûts. Le quartier du Marais regorge de galeries (j’ai jeté un œil à certaines en passant devant mais j’étais trop matinale pour qu’elles soient ouvertes) et de musées. J’ai visité trois musées le dimanche, presque par hasard.
La maison de Victor Hugo
La maison (ou plutôt l’appartement) de Victor Hugo situé place des Vosges faisait déjà partie de mes envies lorsque j’étais venue à Paris avec Melle 3e en octobre 2022. Notre timing n’était pas bon (nous étions trop matinales) et avions finalement rejoint l’Île de la Cité pour visiter la Conciergerie et la Sainte Chapelle. Si le samedi matin, j’étais très tôt sur la place des Vosges, j’y suis repassée en milieu de matinée le dimanche en attendant de retrouver une amie pour le déjeuner. J’en ai donc profité pour entrer dans l’intimité de l’écrivain.
Situé dans l’appartement où Victor Hugo a vécu sur la place des Vosges, le musée n’est pas très grand. Il permet toutefois de découvrir des œuvres en rapport avec les écrits de Hugo, ainsi que des dessins qu’il a lui même faits. Par ailleurs, certaines pièces ont été reconstituées avec des décors issus d’autres lieux où l’auteur à vécu, que ce soit à Paris ou lors de ses années d’exil à Guernesey. Si ce musée ne mérite pas de se déplacer spécialement, il est intéressant de s’y arrêter si on passe dans le quartier.
Le Musée des Archives Nationales
En début d’après-midi, alors que nous nous promenions avec une copine dans le Marais, c’est l’imminence d’une averse qui nous a décidées à aller faire un tour au Musée des Archives Nationales. Situé dans un superbe hôtel particulier, cet ancien lieu de stockage des archives du pays présente dorénavant des expositions temporaires et la possibilité d’admirer quelques décors du XVIIIe siècle. Lors de notre passage, le rez-de-chaussée était en partie consacré au discours de Simone Veil à l’assemblée nationale en 1973, présentant les minutes des débats ainsi que le texte lu par la députée. A l’étage, l’exposition principale était « Sacrilège ! L’État, les religions et le sacré, de l’Antiquité à nos jours« . Elle permet à travers de nombreux documents d’aborder la dimension politique du sacrilège, et replace cette notion au fil du temps, jusqu’à nos jours.
Le Musée Carnavalet
Après la visite au Musée des Archives Nationales, la copine avec qui j’étais m’a laissé continuer seule mes explorations car elle avait un rendez-vous. J’ai donc fait un tour au Musée Carnavalet qui retrace l’histoire de Paris à travers de très nombreux artefacts. Je commençais à être déjà bien fatiguée de mon week-end, et en ce dimanche après-midi à la météo mitigée, il y avait foule dans les différentes salles. Je n’ai donc pas su apprécier les richesses du Musée Carnavalet à leur juste valeur. J’ai donc noté qu’il serait intéressant d’y retourner car ce que j’en ai vu donne envie de l’explorer plus. Il comporte entre autres une très belle collection d’enseignes et plaques de rue anciennes ainsi que de nombreux décors complets issus d’hôtels particuliers depuis détruits ou d’anciennes boutiques (dont la bijouterie Fouquet dont le décor avait été entièrement conçu par Alphonse Mucha).
Traverser la Seine pour gagner l’Île Saint Louis
En me promenant dans le Marais, mes pas m’ont menée jusqu’en bord de Seine. J’ai eu envie de traverser le pont qui me faisait face pour gagner l’Île Saint Louis. J’ai toujours eu un faible pour cette île, moins fréquentée et moins touristique que sa voisine l’Île de la Cité. Les beaux hôtels particuliers se succèdent le long des quelques rues de l’île. Je longe un peu les quais. L’ambiance est printanière. Puis, je gagne le cœur de l’île avec la longue rue qui la traverse sur toute sa longueur. Au passage, avant de regagner la rive droite et le Marais, je jette un œil à Notre-Dame. (La dernière fois que j’étais venue de ce côté, sur ce pont entre les deux îles, c’était le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019. J’étais en déplacement professionnel à Paris, et il fallait que j’aille la voir, essentiellement pour réaliser ce qui s’était passé.)
Autour du Père Lachaise
Plonger dans les œuvres d’art à l’Atelier des Lumières
C’est une de mes copines qui avait lancé l’idée de l’Atelier des Lumières. J’étais curieuse depuis un moment de vivre ce type d’expérience (cela fait des années que je me dis qu’il faudrait que j’aille aux Carrières de Lumière aux Baux de Provence d’ailleurs). Nous avions pris nos billets en ligne et n’avons pas eu à attendre pour entrer. Une fois les portes passées, le visiteur est plongé littéralement au cœur des œuvres projetées sur presque toutes les surfaces du bâtiment (qui est une ancienne fonderie). Nous y allions pour le spectacle sur l’Egypte des Pharaons, mais nous avons aussi vu celui sur les peintres orientalistes du XIXe siècle. Ce second programme semble faire débat sur les réseaux sociaux, accusé de manquer de contextualisation et de véhiculer une image erronée du monde Arabe, et en particulier des femmes.
Il faut dire que la rhétorique marketing du lieu annonce cela comme des « expositions ». Or à mon sens, l’Atelier des Lumières n’est ni un musée ni une exposition. Il est dommage donc d’appeler « expositions » les spectacles qui se jouent dans la halle de l’atelier (cela créé visiblement des attentes qui ne sont donc pas satisfaites, et en effet les œuvres utilisées sont peu voire pas du tout contextualisées). C’est une expérience immersive qui s’appuie sur des œuvres d’art pour les détourner en spectacle numérique (comme cela peut être fait aussi lors de projections monumentales de la Région des Lumières en Auvergne-Rhône-Alpes, par exemple à Valence, à Romans ou au Puy en Velay, ou encore au Mont Saint Michel ou à Bourges lors des parcours nocturnes estivaux). En choisissant de se positionner à tel endroit, de déambuler ou de rester statique, le spectateur devient acteur de son expérience de l’espace et du temps durant les projections. Il ne faut pas venir à l’Atelier des Lumières pour apprendre. Il faut y aller comme on va dans un parc d’attraction ou comme on va voir un bon spectacle : pour passer un bon moment.
Parcourir les allées du cimetière
Après l’expérience son et lumière dans l’Atelier des Lumières, nous avons cherché un peu de calme. Pour cela, nous avons pris la direction du cimetière du Père Lachaise tout proche. Les cimetières me fascinent et les vieux cimetières encore plus. Celui du Père Lachaise a été créé au tout début du XIXe siècle et son plan a été imaginé par l’architecte Brongniart. Il n’a toutefois pas beaucoup de succès les premières années et il faudra que le préfet de Paris y fasse transférer Héloïse et Abélard, Molière ainsi que La Fontaine. Le cimetière gagne ainsi ses lettres de noblesse et doit être agrandi. En une cinquantaine d’années, il passe ainsi d’à peine 18 hectares à presque 44. Il comporte aujourd’hui environ 70 000 sépultures.
Nous avons déambulé au fil des allées, sans but précis, sans chercher à voir de tombe en particulier. Nous sommes impressionnés par la densité des sépultures, et par l’esthétisme de certaines. Nous avons tout de même croisé la tombe de Jim Morrison. Nous avons surtout profité du calme de cet écrin de verdure. Là, les bruits de la ville semblent ne plus exister. Le vent secoue les feuilles des arbres. Les oiseaux chantent. Des chats se prélassent. Le cimetière fourmille de vie et de biodiversité. En nous éloignant des grandes allées pavées, nous entrons dans un autre monde où le temps semble suspendu et où la végétation pare les tombeaux. Le retour à réalité du monde en passant le grand portail du cimetière est plutôt brutale d’ailleurs.
Bien entendu, j’ai aussi passé de longs moments à discuter autour d’un café, d’un repas ou d’un verre avec les copains, mais ces moments-là, je les garde pour moi !
Paris – avril 2024
Informations pratiques :
- Maison de Victor Hugo, 6 place des Vosges, Paris 4e – gratuit pour l’accès à l’appartement
- Musée des Archives Nationales, 60 rue des Francs Bourgeois, Paris 3e – gratuit
- Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, Paris 3e – gratuit
- Atelier des Lumières, 38 rue Saint Maur, Paris 11e – payant
- Cimetière du Père Lachaise – plusieurs entrées dont la porte principale 28 ter boulevard de Ménilmontant, Paris 20e – gratuit